La gastronomie japonaise traditionnelle est complexe, subtile et raffinée mais peut être parfois déroutante pour un occidental. Elle est un art de vivre au quotidien, vécue aussi bien devant les échoppes des rues, dans les restaurants traditionnels ou les maisons huppées, dont Tokyo détient le record du monde de tables étoilées !
En tout Japonais sommeille un cuisinier exigeant et intransigeant sur la qualité des matières premières mises en œuvre. Du Nord au Sud, l’archipel est une mosaïque de terroir à la spécificité reconnue, produisant tel végétal ou type de viande ou de poisson. On n’achète pas de Yuzu, mais du Yuzu de Köchi. L’ail noir vient de Aomori, le bœuf gras de Kobé, le porc noir de Kagoshima, le saumon pleine mer de Hokkaïdo, les langoustes d’Isé, les meilleurs riz de Tsuyama, le Shoyu de Tosa et le thé vert le plus recherché des contreforts montagneux de la ville de Shizuoka.
Petit voyage au cœur de quelques produits phares indispensables à la vie de ce peuple fascinant, poli, propre, attentionné et discipliné!
Tokyo: Une des plus grande ville du monde
Les étals regorgent de produits ultra-frais.
Dans les nombreux restaurants populaires nommés Izakaya, on mange sur de petites tables basses ou devant un comptoir entourant la cuisine ouverte.
Dans ces auberges populaires, je découvre d’autres aliments, d’autres saveurs, d’autres cuissons, d’autres présentations. Certains de ces hauts lieux de gourmandises sont spécialisés dans les brochettes, les sashimis, les tempuras ou les gyozas.
Il faut éviter les endroits vendant des okonomiyaki, sorte de crêpes épaisses avec du chou, des crevettes, quelquefois du calamar ou du porc très gras, car ils dégoulinent de mayonnaise et de sauces sucrées type américaine. Idem pour les takoyaki, de grosses boules frites contenant du poulpe, le tout noyé dans de la mayonnaise chaude. Beaucoup trop de plat de ce type, inspirés de la malbouffe occidentale et américaine, tentent les jeunes. Allez à Paris, rue Sainte Anne, vous trouverez nombre de ces fast-food à la japonaise…
Eux mangent les cartilages, les yeux, l’intérieur du crâne, les branchies et certaines arêtes frites. Il me reste encore beaucoup de chose à apprendre…
Une ombre au tableau
Trop de mauvais gras, trop de sel, trop de sucres, trop d’additifs, plus assez de fibres, déficit en oligo-éléments, en vitamines… La viande industrielle hachée remplace le poisson frais. Le ketchup-mayo détrône la sauce soja. Les frites remplacent le riz et les sodas rangent le thé au rang des habitudes ringardes et coutumières des grands parents. La soupe miso au tofu est remplacée par des sachets Nestlé, Danone ou Unilever bourrés de glutamate de sodium et de conservateurs. Les polyphosphates, les sels nitrités et les améliorants arrivent dans les plats surgelés et les charcuteries pour finirent dans les estomacs des jeunes Japonais. La plupart d’entres-eux ont quitté leur village. Ils ne restent plus dans certaines bourgades, que les parents et les grands parents.
Peuple Japonais, réveillez-vous!
Et virez, même par la force, ces missionnaires de la malbouffe!
Par Daniel Zenner