Egast 2024 ; Audrey Stippich est la seule candidate sélectionnée dans deux concours de cuisine

A 28 ans, Audrey Stippich affiche déjà un palmarès impressionnant de participations et de victoires. Cette force tranquille au féminin, compétitrice dans l’âme, navigue avec conviction, pugnacité et travail acharné, pour s’entrainer avec sérieux et atteindre ses objectifs. Sa détermination a été soulignée quand elle s’est présentée, avec humilité, pour la 3ème fois au concours du meilleur foie gras d’Alsace, qu’elle a remporté en 2023. « J’ai mis quatre années pour trouver la bonne recette et j’avais, à chaque fois interrogé le jury pour connaître les points à améliorer ». Ce concours lui résistait, alors qu’elle avait enchainé depuis 2015 de multiples distinctions. De la Meilleure Apprentie d’Alsace 2015, aux Olympiades des Métiers, en passant par le Trophée Henri Huck catégorie Espoir, le trophée Art et Saveurs, le trophée des femmes cheffes, la Cuillère d’or et le trophée Émile Jung en 2022.

Audrey Stippich a remporté le concours du meilleur foie gras d’Alsace en 2023

Audrey est plutôt réservée, préfère jouer la discrétion, elle brille par son mérite et suscite l’admiration. C’est le seul dossier de candidature sélectionné pour les deux concours de cuisine et c’est la seule candidate également pour les deux trophées. Comment ne pas attirer l’attention ? Elle en fut la première surprise !

« Je voulais juste m’assurer de participer à un concours sur Egast 2024, alors j’ai joué la sécurité et j’ai rempli deux dossiers d’inscriptions », confie-t-elle. Résultats, elle est sélectionnée pour la finale du trophée Émile Jung lundi 18 mars et celle du trophée Henri Huck le mercredi 20 mars. Entre les deux, une petite journée pour se reposer.

Audrey Stippich s’est classée 2ème au trophée Emile Jung 2022 ©MWeiss/Nouvelles Gastronomiques

Elle reconnaît que la charge est immense. « Mais quand je m’engage, je vais jusqu’au bout », assure-telle. « J’ai bien préparé les deux dossiers, j’ai déjà bien avancé sur la recette, la présentation, les entrainements, alors j’ai envie de les présenter. Depuis deux mois, je m’entraine toutes les semaines au lycée hôtelier d’Illkirch, qui me soutient et met à ma disposition une cuisine », remercie celle qui est sortie diplômée d’Alexandre Dumas.

« Je suis bien entourée », dit-elle, « j’ai de la chance d’être coachée par Tom Meyer, pour qui j’ai un coup de cœur professionnel». Après être allée déjeuner chez Granite à Paris, elle a demandé au Meilleur Ouvrier de France si il acceptait de lui donner quelques conseils pour ses concours. A sa grande surprise, il a accepté. Ils échangent sur Instagram. « Il y a aussi Alain Kleinbeck qui m’aide beaucoup. C’est une pièce maitresse », dit-elle, « car il m’aide pour les deux concours. Il m’a dit un jour ; « je sens que tu as les concours dans le sang et je vais t’aider, comme j’ai coaché Joel Philipps ». “Je me sens très soutenue”, conclut-elle, reconnaissante.

La revanche sur les concours

Audrey s’est classée en seconde place lors de la première édition du trophée Émile Jung. « J’ai envie de prendre ma revanche », sourit-elle. Quant au trophée Henri Huck, elle s’était présentée en 2016 dans la catégorie espoir. Elle va partager cette épreuve avec son commis Tom Gallin, 18 ans et Meilleur Apprenti d’Alsace.

Guillaume Gomez a remis un diplôme d’honneur à Audrey Stippich, cat Jeunes Espoirs du trophée Henri Huck -Egast 2016 ©Sandrine Kauffer

En 2022, installée parmi le public, elle avait assisté à la compétition et bien observé le travail du vainqueur Joel Philipps. « Le trophée Henri Huck est un rêve », confie-t-elle. « Le jury est très impressionnant, avec beaucoup de Meilleurs Ouvriers de France : ce col tricolore c’est mon objectif », confie-t-elle.

Il reste moins d’un mois pour se préparer. « Il y a une certaine pression à gérer, c’est un vrai tsunami ! ». Mais, le jour du concours, Audrey assure, elle sait se concentrer. « Quand je rentre dans un box, je rentre dans ma bulle et jusqu’à la fin des épreuves, je ne vais rien lâcher, car tant que le plat n’est pas sorti, tout peut arriver ».

Quand elle rentre en compétition Audrey Stippich entre dans sa bulle de concentration ©M.Weiss/Nouvelles gastronomiques

Son souvenir le plus marquant d’un concours est sans équivoque Les Olympiades des Métiers. « Il y a 8 heures d’épreuves non-stop pour sortir un menu complet », se souvient-elle. Puis la délégation Grand-Est, tout métier confondu, allait s’entrainer à Reims sur des week-end, avec des cours de sport et de sophrologie. La grande finale à Bordeaux (mars 2017) a duré 3 journées. C’est un concours de fou, mais nous en sommes sortis tellement fiers, qu’on oublie l’intensité de ce marathon physique et mental. »

Deux chefs au restaurant Le Garden au 6717

Depuis 4 ans et l’ouverture du restaurant Le Garden au 6717, il y a deux chefs. Audrey Stippisch partage ses responsabilités avec Regis Dell, passé par les cuisines de Marcel Ravin au Blue Bay à Monte Carlo. « Nous proposons une formule Spa au déjeuner et deux menus uniques pour le diner : Gourmet 85€ et Découverte 101€, qui changent toutes les semaines. Nous avons une cuisine créative et de saison, nous travaillons les fermentations, les macérations, nous créons nos huiles arômatisées et nos vinaigres maisons. Les légumes et les herbes sont cultivés par mes parents agriculteurs à Matzenheim et les chasseurs rapporte des bêtes entières travaillées sur place ».

En 2022 Audrey Stippich (remporte le trophée des Femmes & Chefs (avec sa commis) sur Egast ©Sandrine Kauffer

Formée à la brasserie les Haras à Strasbourg, puis passée à Coté lac à Schiltigheim, Audrey Stippich a enchainé les concours avec une seule interruption covidéenne, de 2019 à 2021. Elle a mis ce temps à profit pour travailler dans l’exploitation agricole paternelle et dans la boulangerie-pâtisserie de sa sœur. En 2024, elle s’est inscrite au CAP pâtisserie en candidate libre. « J’avais envie de valoriser cette formation et de la concrétiser par un diplôme ».

En ligne de mire, elle vise le concours d’Un des Meilleurs Ouvriers de France.  Chaque épreuve, concours, formation, stage et diplôme, sont une marche supplémentaire, qui la rapproche du fameux col tricolore.

Par Sandrine Kauffer

 

Depuis 2015, je suis son parcours et je suis présente lors des concours. Interwieuw sur Egast 2022 ©MWeiss/Nouvelles gastronomiques

Palmarès des concours

2024 : En finale du trophée Emile Jung sur Egast (2ème participation)

2024 : En finale pour la finale Henri Huck sur Egast

2023 : Elle remporte le meilleur foie gras  d’Alsace (4ème participation)

2022 : 2ème au trophée Emile Jung sur Egast

2022 : Elle remporte le trophée Femmes & Chefs sur Egast

2022 : 2ème au trophée du meilleur foie gras  d’Alsace

2019 : En finale pour La cuillère d’or

2019 : 3ème ex æquo au trophée Art et Saveurs CEFPPA

2018 : 3ème place au Trophée des Femmes & Chefs sur Egast

2018 : 2ème au trophée Art et Saveurs CEFPPA

2017 : En finale des Olympiades des Métiers

2016 : Elle remporte le trophée Sandhaas Cook Challenge

2016 : diplôme d’honneur du trophée Henri Huck catégorie Jeune Espoir sur Egast

2016 : finale chefs à Bord sur Alsace 20

2015 : Meilleures Apprenties d’Alsace et deux médailles d’or (départementale et régionale)

 

Audrey Stippich, (2ème) Alexandre Zoccolan vainqueur  (1er) Quentin Glénat (3ème) au concours du Meilleur foie gras d’Alsace 2022 ©Sandrine Kauffer
Audrey Stippich remporte le Challenge Sandhaas en 2016 ©Sandrine Kauffer
Audrey Stippich, Eric Vesaphong, Jean pierre Hervieu-Bergeron et Antoine Mack Trophée art et Saveurs au ceffpa ©SandrineKauffer

 

Archive Egast 2018 : De g. à d. : Justine SUSS, Anne-Cécile SCHERRER et Audrey STIPPICH concours femmes et chefs.
Audrey Stippich se classe 2ème au trophée Art et Saveur 2018 ©Sandrine Kauffer.
Audrey Stippich Meilleure Apprentie d’Alsace cuisine 2015 ©archive 2015
Audrey Stippich jeune cuisinière en 2011 pose déjà comme une cheffe.