“Vous faites quoi dimanche ? On va bruncher !” Une expression à la mode qui fait saliver tous les adeptes du raffinement, de la gourmandise et des buffets à volonté. En Alsace comme dans beaucoup d’autres endroits, le brunch devient une institution, voire une tradition. Pour autant, de part et d’autre de l’Atlantique, de la Manche ou du Rhin, les pratiques du brunch ne sont pas du tout les mêmes.
L’anecdote du premier brunch de l’histoire
Datant du 19ème siècle, le brunch tire son origine des États-Unis, enfin pas tout à fait. Ce concept arrive tout droit du Royaume-Uni. Bien qu’un océan sépare ces deux nations, il est difficile de déterminer qui a inventé le brunch, mais selon plusieurs sources, il semblerait que ce « repas » soit apparu en premier aux USA, puis est devenu coutume seulement, quelques années après, en Grande-Bretagne. Moins de débats en ce qui concerne le socle du concept… né du phénomène de la gueule de bois !
Et oui ! Petit retour dans le passé, 100 ans en arrière pour vous le démontrer. Le brunch aurait été inventé par des jeunes gens fortunés, qui s’adonnaient à la fête jusqu’au bout de la nuit le samedi et qui avaient grand mal à se lever pour le petit déjeuner le dimanche matin. C’est ainsi que ce rendez-vous culinaire est apparu pour le plus grand bonheur des noctambules, dont ni le sommeil ni l’estomac n’étaient respectés.
Brunch à la française
Né de la fusion de deux mots anglais, breakfast et lunch, ce compromis entre le petit-déjeuner et le déjeuner a été baptisé brunch. C’est en 1896, que le terme entra dans le prestigieux dictionnaire Oxford English Dictionnary. Première apparition près de 80 ans plus tard en France dans le journal le Monde, au détriment de sa littérale traduction, « grand petit-déjeuner » ou encore « déjeuner-buffet », bien trop classique et sans goût pour nos pairs. Depuis les années 30, le terme a gagné en popularité, en devenant un repas apprécié de tous, et ce, aux quatre coins du pays. En Alsace, le concept s’est vite installé dans les grandes villes, Strasbourg, Mulhouse, Colmar, Sélestat, puis a également trouvé sa place au sein d’établissements d’autres communes aux alentours.
Un concept qui est arrivé « à ses faims »
Aujourd’hui, le brunch est une institution ! C’est l’occasion pour les hôtels, les restaurants, les salons de thé ou même les boulangeries, de proposer une alternative au déjeuner dominical traditionnel. Le brunch se doit d’être un repas plus consistant qu’un petit déjeuner et plus léger qu’un déjeuner. C’est un compromis sucré- salé, un entre-deux composé de boissons et de mets variés, raffinés, gourmands, chauds ou froids et souvent sous forme de buffet.
Une alternative plus fun qu’un repas traditionnel dominical
Au cœur de l’Hôtel Vaillant, 3 étoiles à Sélestat, le brunch du dimanche est le moment tant attendu des connaisseurs du lieu. La cuisine nourrissante, savoureuse et abordable est appréciée de tous. En moyenne, c’est entre 70 et 100 couverts chaque dimanche. Pour eux c’est une évidence, la terrasse intérieure et la diversité des produits proposés marquent des points auprès de la clientèle. « Nous avons lancé la formule brunch au Stork il y a 2 ans, nous avions envie de créer une formule alternative plus fun lors du repas traditionnel dominical ». informe Magali Bonnard, responsable. Durant toute l’année et chaque dimanche, un buffet, disposé en trois parties, situé à l’intérieur de la salle de restaurant, est composé : d’un coin pâtisseries, divers pains et viennoiseries, d’un îlot petit-déjeuner sucré (confitures, miel, beurre, céréales, yaourt) et salé (plateau de fromages et de charcuteries) puis d’un espace chaud, dont des œufs brouillés sont cuits à la perfection ! Une machine à café et plusieurs sortes de jus sont à disposition et à volonté. Une carte des boissons avec ou sans alcool est disponible sur chaque table.
Lors des brunchs à thème, des espaces en plus sont dressés pour le plus grand plaisir des papilles. « Nos brunchs à thème sont très sollicités, nous avons déjà organisé un brunch basque, créole, savoyard, italien, mais aussi 100 % local avec des produits de producteurs basés à moins de 20 km. Notre sélection de pains frais de la boulangerie Matthieu de Sélestat est aussi très appréciée », informe Magali Bonnard. Des animations sont également proposées par l’établissement, comme un brunch spécial Halloween au mois d’octobre, un brunch italien au mois de novembre et deux brunchs spécial Noël avec en guest-star, sans roulement de tambour, le Père Noël. De quoi ravir parents et enfants lors d’un dimanche de fin d’année à partager. « Ici, les clients aiment venir en famille ou entre amis. De plus, pendant que les parents profitent de ce moment à table, nous mettons à disposition, à proximité de la salle de restaurant, une salle gratuite avec une verrière remplie de jeux de 0 à 6 ans, ainsi qu’une console de jeu Wii », ajoute Magali. Alors, suivez les cigognes le dimanche pour vous rendre au brunch du Stork et passer un agréable moment autour d’une table généreuse et d’une ambiance conviviale. Formule à volonté 29 €.
Une institution depuis 40 ans
Partons maintenant à Obernai, au Parc Hôtel et Yonaguni Spa, où le brunch est une institution depuis plus de 40 ans ! « L’idée vient de mon arrière-grand-mère et de ma grand-mère. À la création de l’hôtel dans les années 50 et l’ouverture du restaurant dans les années 60, il manquait du personnel pour le service du dimanche. Elles décidèrent donc d’instaurer un service buffet. Le concept a tout de suite fonctionné. Depuis cette date-là, le brunch déjeunatoire existe et évolue chaque année ! », raconte Maxime Wucher, directeur général de l’établissement, 4ème génération de la famille. Après la réouverture du site le 9 juin 2021 (suite à la crise sanitaire), l’emblématique brunch a fait son grand retour le 5 septembre 2021. « Nous disposons de 80 à 90 places et nous sommes quasiment complets chaque week-end. Très convivial, ce moment réjouit toute la famille, petits et grands. Quel bonheur pour les grands-parents de pouvoir réunir tout le monde autour d’un brunch ! On a souvent des tables de 8, 10 ou 15 personnes », explique Maxime Wucher.
Le brunch est composé d’un buffet de hors-d’œuvre salés pour se mettre en appétit. De diverses inspirations, mélangeant la cuisine traditionnelle, asiatique, levantine et méditerranéenne, on retrouve le foie gras maison, met emblématique du buffet, mais aussi des associations qui sortent de l’ordinaire. Bouchée de saumon cru, citron vert et vinaigrette au yuzu, carré de volaille d’Alsace, sésame et champignons, huîtres du bassin d’Arcachon, ravioles asiatiques. Côté veggie, on y trouve par exemple un méli-mélo betterave-framboise et sa réduction de vinaigre balsamique. « C’est la variété et le choix qui invitent les gens à venir ici. Nous sommes dans des saveurs d’ici et d’ailleurs, dans le voyage et le fait maison. Ici, tout est dressé avant le début du service et réapprovisionné à la minute », affirme le chef de cuisine Cyril Bonnard.
Quelques heures plus tard, la deuxième partie du buffet se dresse, c’est le sucré qui s’affirme avec une sélection de 50 desserts classiques et créations, selon les inspirations de la cheffe pâtissière Marie Bonnard, qui est aussi la sœur de Maxime Wucher. « Le buffet de desserts, c’est le point qui fait l’unanimité à toutes les tables ! », confie le directeur de l’établissement. Un étal impressionnant, coloré, gargantuesque mais équilibré, qui procure de la joie aux clients et aux habitués du dimanche. Sorbets maison, fontaine à chocolat, fruits frais, crêpes flambées au Grand Marnier, tartes et pâtisseries à souhait : le célèbre Banoffee de Marie, le Baba au Rhum, la tarte au sésame noir et bien d’autres gourmandises. Certainement le plus incroyable d’Alsace, le brunch gourmand du Parc Hôtel et Yonaguni Spa ouvre ses portes chaque dimanche, avec un buffet à partir de 59 € par personne. Le brunch est synonyme de grasse matinée, de raffinement, de plaisirs partagés et d’instant présent.
Par Caroline Garranger