Le jeune Thomas Eblin à peine âgé de 23 ans, a racheté avec son père Christophe Eblin MOF menuisier, une institution à Ribeauvillé, le Cerf, situé Grand Rue, qu’il a renommée “Cammissar” en hommage au peintre Auguste Cammissar qui s’était réfugié dans la région durant la Seconde Guerre Mondiale.
Deux noms de chefs étoilés à son CV; son petit-cousin, Jean-Michel Eblin Le Maximilien à Zellenberg qui l’envoie ensuite chez Marc Haeberlin à l’Auberge de l’Ill pendant 3 années.
Le 27 juin 2022, les Awards TheFork 2022 ont été lancés et Thomas Eblin est sélectionné parrainé par Marc Haeberlin. Le lancement presse s’est déroulé au restaurant Champeaux Paris en présence de nombreux chefs parrains. Dès aujourd’hui et jusqu’au 30 septembre le grand public peut voter sur le site dédié ici www.theforkrestaurantsawards.fr/
Le jeune chef a déjà « tout d’un grand ».
Son discours est posé, avec une force tranquille, il narre la genèse de son projet et comment, avec son père, ils se sont retroussés les manches pour réaliser tous les travaux.
Le 20 mars 2022, le Cammissar ouvre ses portes, révélant dès le premier service une salle magnifique, aux arts de la table raffinés.
L’historicité de la bâtisse du 15ème siècle, construite par Maximin II, le comte de Ribeaupierre, a su avec talent être conjuguée avec la modernité et l’élégance d’une valorisation des lieux bien pensée.
Pierres anciennes, Karloff et boiseries alsaciennes élégamment mariés avec une entrée verrière « industrielle », des chaises “coquillage” vert vintage constrastant avec le blanc étincelant des nappages de belle facture.
Dans son nouveau Cammissar, Thomas Eblin a déjà tout d’un grand.
Il déroule avec un calme olympien son histoire, son parcours et sa complicité avec son père, depuis le décès de sa mère lorsqu’il était à peine âgé de 10 ans. « C’est grâce au CV de mon père et à son soutien que les banques ont suivi sur ce projet, beaucoup trop important financièrement pour mon jeune âge », mentionne-t-il. « Plus d’un million d’euros ont été investis en plein confinement ».
C’est lui qui a choisi le nom du restaurant, en faisant des recherches dans les archives de la ville. En cadeau d’ouverture, son papa lui a offert une œuvre authentique de l’artiste, qu’il a exposée près du Karloff daté de 1420.
La cuisine est l’art de transformer un produit brut en œuvre éphémère
«Je propose une cuisine sincère, ancrée dans les saisons, authentique mais contemporaine et joyeuse. Elle allie tradition et modernité, je fais voyager dans l’assiette, mais je n’oublie pas d’où je viens. Les spätzles seront au curry, la préparation du poulpe avec une sauce soja, est un souvenir du Japon. Le gingembre explose en bouche. Le jus de viande préparé aux oignons frits et jus d’orange réduit safrané, embarque le gourmet dans un terre-mer de toute beauté. En finale sucrée, le chef recommande son vacherin “artistique”.
Arrosés de bons vins, ses plats peuvent-être, au choix « dégustés, avalés, dévorés, engloutis, c’est vous qui voyez », énonce le chef avec le sourire.
Le midi, il propose un menu 3 plats à 35€ et en soirée, 40 couverts maximum distribués sur deux étages, prennent le temps de découvrir son menu “Auguste” à 77€.
« J’ai essayé de tirer le meilleur de ce que j’ai pu voir chez les chefs qui m’ont formé. Il me semble que la nouvelle génération, par respect pour la formation reçue, se doit d’appliquer ce qui lui a été transmis. Faire le contraire serait une erreur.»
« Je voudrais faire du Cammissar un lieu de vie, qui à moyen terme pourrait ouvrir de 8h à 1h du matin, du petit-déjeuner au bar lounge avec mixologie et bar tender en préparation, tout comme une nouvelle terrasse, dans le patio, dissimulé à l’arrière du bâtiment rougeoyant et historique.
Par Sandrine Kauffer