Le 27 octobre 2023, les élections ont porté au second tour, Thierry Marx à la Présidence confédérale de l’UMIH et Eric Abihssira à la Vice-présidence confédérale avec 71,66 % des voix, face à Stéphane Manigold.
Le scrutin, à deux tours, s’est déroulé à bulletins secrets et a pris la forme d’un vote électronique géré par le prestataire LEGAVOTE sous le contrôle d’un commissaire de justice. Le corps électoral était composé des 105 membres de l’UMIH nationale : Les présidents de syndicats départementaux, les présidents de syndicats associés (CSLMF, GNC, SNEG & Co, Syndicat National de la Thalassothérapie), les UMIH interdépartementales (UMIH Bowling Loisirs, UMIH Direct, UMIH Prestige et UMIH Nuit).
Très applaudi, à l’annonce des résultats, Thierry Marx, le nouveau Président confédéral de l’UMIH a tenu d’emblée à saluer le travail réalisé par son prédécesseur Roland Héguy et à remercier l’ensemble des candidats pour la campagne respectueuse qui vient de s’achever. Il souhaite s’inscrire dans un esprit de rassemblement et d’efficacité au service des adhérents de l’UMIH et, plus largement de toute la profession. Thierry Marx et Eric Abihssira prennent officiellement la succession de Roland Héguy et Hervé Becam, qui ont occupé respectivement les fonctions de président et vice-président confédéraux de l’UMIH de 2010 à 2022.
Pour rappel, il y avait 5 candidatures : Alain Grégoire (président de l’UMIH Auvergne-Rhône-Alpes), Bernard Marty (président Umih 13 – Umih Paca Corse), Laurent Duc (président Umih Hôtellerie Française), Stéphane Manigold, (président du groupe Eclore et Umih Restauration IDF) et Thierry Marx.
Thierry Marx a quatre années, pour développer son projet et ses propositions. Il évoque sans détour les défis auxquels nos entreprises doivent faire face. 121 240 entreprises du secteur CHRD ont souscrit un PGE pour un volume total de 10,5 milliards d’euros, soit 46,6 % des entreprises du secteur. 93%des hôtels – 50 % des restaurants – 35 % des cafés.
Qui est Thierry Marx ?
Thierry Marx, chef du restaurant “Sur Mesure” 2* Michelin du Mandarin Oriental à Paris, a construit le réseau Cuisine Mode d’Emploi(s) qui a permis à plus de 4 000 personnes éloignées de l’emploi, de prendre un nouveau départ dans la vie en se formant gratuitement aux métiers de la restauration. Depuis septembre, il est le porte-parole de Bleu-Blanc-Cœur. Un bon moyen de se faire l’écho d’une profession consciente de son impact social et environnemental, qui ne cherche pas de coupable mais trouve des solutions. Cet objectif, le chef doublement étoilé le porte depuis ses cuisines et ses écoles. Aujourd’hui, il ambitionne de le poursuivre avec l’UMIH.
Formé chez Claude Deligne, Joël Robuchon et Alain Chapel, récompensé d’une première étoile Michelin en 1988 au Roc en Val à Tours et une autre en 1991 au Cheval Blanc à Nîmes, il rejoint le Mandarin Oriental à Paris en 2011 après avoir officié 10 ans en Gironde au Châteaux Cordeillan-Bages (2 étoiles Michelin). En 2012, il décroche une seconde fois 2 macarons au restaurant Sur Mesure. Il crée en 2009 l’école de cuisine nomade en Gironde, qui propose des formations courtes à des personnes en difficulté sociale. En 2012, il ouvre une seconde école, dans le 20ème arrondissement de Paris, « Cuisine Mode d’Emploi(s) », destinée à une formation rapide au métier de cuisinier. En 2013, il développe une section boulangerie, en 2015, il intègre une formation en service en salle. Il multiplie les concepts : Marxito (street food), une boulangerie-sandwicherie, Teppan (aéroport de Paris-Charles de Gaulle), la brasserie La Villa à Lyon ; Madame Brasserie à la Tour Eiffel et lance le magazine BON. Il est aussi l’auteur de plusieurs livres.
Il est très occupé et toujours en mouvement, mais Thierry Marx s’est engagé “à consacrer une journée et demie par semaine à l’UMIH. Mais surtout, j’ai appris dans mes fonctions à travailler avec des personnes très différentes, à partager les responsabilités, bref à faire confiance. La distance qui nous sépare ne doit pas être un handicap pour nous écouter, nous parler régulièrement. Ma première décision sera de mettre en place une task force la plus ouverte et la plus représentative de tous nos métiers et de tous nos territoires. Elle aura vocation à accompagner la mise en œuvre du plan d’action de notre profession aux côtés des fédérations et des élus, des syndicats associés”.
Éric Abihssira est le directeur général du Best Western plus Nice Cosy Hôtel ****. Aujourd’hui, il gère ses équipes sur le terrain dans un savant mélange entre directif et participatif, prêt pour un nouveau défi au service de sa profession.
Le contexte
“Deux ans d’une crise sanitaire et économique sans précédent, puis l’envolée des prix de l’énergie et des matières qui fragilise à nouveau nos entreprises, nous replonge dans une situation d’incertitude” explique Thierry Marx. “Les pouvoirs publics doivent nous accompagner à passer ce nouveau cap en différant le remboursement des Prêts Garantis par l’État (PGE). L’UMIH propose un étalement des échéances sur une durée d’amortissement de 10 ans. L’Etat doit nous faire confiance car nous avons prouvé ce dont nous étions capables dans les pires moments : nous adapter pour tenir, résister et repartir encore plus fort. Les retombées économiques de nos métiers sont considérables, et d’autant plus à l’approche d’événements de renommée mondiale comme la Coupe du monde de rugby en 2023 et les Jeux Olympiques 2024.”
Concernant la pénurie de main-d’œuvre, constat est sans appel. ” Nos métiers font de moins en moins rêver. La rémunération est un élément important mais n’est pas seul en cause. Certains de nos chefs d’entreprises s’essayent déjà à de nouvelles manières de travailler en imaginant de nouveaux rythmes de travail, en impliquant plus directement les salariés dans la gestion de l’entreprise. Nous ne devons pas craindre d’aborder ces sujets cruciaux pour l’avenir de notre profession. Après tout, si on sait bien s’occuper du bien- être de nos clients, on doit pouvoir aussi s’occuper de celui de nos salariés. L’État, de son côté, doit alléger la fiscalité sociale sur les heures supplémentaires, libérer les allégements Fillon, faciliter l’intéressement dans les entreprises.
Voici son projet dans son intégralité
Je veux rassembler toute la profession pour défendre la compétitivité et la profitabilité de nos entreprises.
L’hôtellerie-restauration est l’un des secteurs qui souffre malgré la saison estivale record. Première organisation patronale, l’UMIH doit réussir à unir la profession autour de propositions et faire entendre la voix de tous nos chefs d’entreprises auprès des pouvoirs publics. Je m’y efforcerai en associant les 2 000 élus de l’UMIH. Nous réfléchirons ensemble aux grands combats que nous voulons porter, aux propositions concrètes que nous voulons défendre, aux services que nous pourrions mettre en œuvre pour nos adhérents ainsi qu’aux nouveaux outils à créer pour les consulter plus simplement sur les sujets qui les concernent.”
Soutenir la trésorerie de nos entreprises et leur capacité d’investissement
- Différer le remboursement des Prêts garantis par l’État (PGE) pour que nos entreprises soient en capacité d’investir pour répondre aux défis touristiques de demain. L’UMIH demande un étalement des échéances sur 4 années supplémentaires, soit 10 ans au total avec un 3ème différé de remboursement de 12 mois sans conséquence négative sur l’appréciation du prêt (Notation « Banque de France »).
- Alléger la fiscalité sociale sur les heures supplémentaires, libérer les allégements Fillon, faciliter l’intéressement dans les entreprises.
- Faciliter la transmission de nos entreprises. Faire évoluer le Pacte Dutreil en faveur d’une exonération à 95 % sous conditions de durée d’engagement.
Faire du tourisme une priorité de l’économie française
- Construire un plan de 100 millions d’euros par an dédiés à promouvoir la Destination France en privilégiant le tourisme rural et le tourisme d’Outre- mer. Faciliter l’accès aux mesures d’accompagnement du plan de relance du tourisme « Destination France ».
- Créer un fonds de soutien à la rénovation des établissements CHRD pour la mobilité, l’accueil et la qualité. La France va accueillir des évènements sportifs de renommée mondiale comme la Finale internationale des Worldskills, les Olympiades des Métiers, la Coupe du monde de Rugby 2023 et les Jeux olympiques et paralympiques Paris 2024.
- Améliorer la connaissance du secteur avec la mise en place d’observatoires spécifiques à nos métiers (restauration, monde de la nuit)et la remontée de données statistiques en temps réel pour adapter les réponses de l’État et de nos entreprises à la réalité du marché.
Créer des conditions de concurrence justes et pérennes
- Imposer une fiscalité qui tienne compte de la localisation des activités des plateformes de location de courte durée et les plateformes de réservation et encadrer la rémunération des comparateurs et des moteurs de recherche (numéro d’enregistrement obligatoire, plafonnement des taux de commission).
- Réserver la dénomination « Restaurant » aux entreprises artisanales de la restauration (valorisation des circuits courts, respect de la saisonnalité, lutte contre le gaspillage alimentaire).
- Adapter la classification des établissements recevant du public aux activités réellement pratiquées dans nos établissements.
- Simplifier le code des débits de boissons. Prévenir les comportements à risque et les addictions des salariés et des consommateurs.
“Je ferai en sorte que l’UMIH soit en capacité d’aider toutes nos entreprises à s’adapter aux transformations en cours.”
Nos professions sont confrontées à des bouleversements qui étaient déjà en cours mais que la crise a accélérés. Hôteliers et restaurateurs, directeurs d’établissements de nuit, thalassos, bowlings, tous doivent être accompagnés pour réussir leur (r)évolution, fidéliser leurs salariés et leurs clients. Notre organisation est en contact direct avec les établissements adhérents, partout en France, mais aussi en Outre-mer. Elle dispose d’une connaissance précise des enjeux de nos métiers dans toute leur diversité. L’UMIH est en capacité de renforcer ses services pour ses adhérents et d’en construire de nouveaux pour répondre à ces demandes émergentes. À l’ambition formulée par le président Roland Héguy, « l’UMIH, j’en ai besoin », je veux ajouter la promesse : « l’UMIH je m’en sers ».
Renforcer l’attractivité de nos métiers FORMER VITE ET MIEUX
- Créer un Opérateur de Compétences (OPCO) du Tourisme pour élever et adapter les niveaux de compétences et de prestations, concourir efficacement à la politique touristique de la nation.
- Favoriser la conclusion de contrats d’objectifs territoriaux Etat/ Région/Branche dans une logique d’optimisation des ressources et de réponses aux besoins exprimés.
- Simplifier la reconversion ou la promotion par alternance (PRO-A) pour faciliter la montée en compétences des salariés.
- Renforcer le partenariat avec Pôle emploi, et bientôt France Travail, pour spécialiser une branche dédiée à nos métiers dont l’objectif est de mieux qualifier et professionnaliser les demandeurs d’emploi, faciliter les transitions professionnelles.
ATTIRER ET FIDÉLISER
- Instaurer un label Qualité de Vie au Travail (QVT) pour certifier les entreprises qui s’engagent dans cette démarche et renforcer leur attractivité.
- Accompagner la gestion des ressources humaines dans une logique de Qualité de vie au Travail (QVT). Aménager, notamment, les temps de travail en tenant compte des équilibres financiers de l’entreprise.
- Faciliter les mobilités professionnelles des saisonniers en sécurisant leurs parcours professionnels, en leur réservant des logements dédiés.
- Assurer la promotion de l’excellence en mettant à l’honneur les parcours professionnels des talents.
Soutenir les entreprises dans leur transition numérique
- Développer un grand plan numérique pour permettre un accès large aux outils numériques dont la fibre.
- Former les chefs d’entreprises aux nouveaux outils de la profession. Favoriser l’adaptation des CHRD aux innovations technologiques (nouveaux modes de paiement et de réservations) et à leur impact réglementaire (facturation électronique).
- Mutualiser les efforts des professionnels pour influer sur le business model des sites de réservation en ligne afin de sécuriser les marges des entreprises et promouvoir une rémunération équitable
Je compte sur l’UMIH pour soutenir la ruralité et devenir le fer de lance d’une profession écologiquement responsable.
Au moment où les Français prennent plaisir à redécouvrir la campagne et la nature, le maintien du tissu économique des cafés-hôtels- restaurants-discothèques devient un enjeu prioritaire dans les zones rurales. Il répond à ce besoin d’animation de nos villages en promouvant un modèle de développement plus durable qui valorise les circuits courts avec les producteurs locaux, les savoir-faire artisanaux, les écogestes, la sobriété énergétique…
La responsabilité sociétale ou sociale des entreprises devient un enjeu majeur pour fidéliser ses collaborateurs, se différencier commercialement, améliorer son image et sa réputation, gagner en productivité et en compétitivité. Compte tenu de la complexité du sujet, de la diversité de nos métiers et de nos entreprises, nos chefs d’entreprises ont besoin d’un pilote dans l’avion pour les aider à réaliser cette transition écologique essentielle. L’UMIH peut jouer ce rôle.
Soutenir les entreprises dans la ruralité
- Renforcer le dispositif des zones de revitalisation rurale (ZRR) et développer le dispositif zone franche rurale sur quelques départements.
- Faciliter les transmissions, cessions et reprises pour maintenir ou relancer l’activité économique du village.
- Orienter l’épargne locale en faveur de l’investissement productif dans les territoires ruraux.
- Sensibiliser nos adhérents aux aides financières existantes apportées par les collectivités locales, aux réglementations en vigueur et aux bonnes pratiques en matière de développement durable.
- Inscrire le tourisme de proximité comme un axe prioritaire des stratégies touristiques régionales. Simplifier la gouvernance au niveau local (Office du Tourisme, Agence de développement touristique…) en clarifiant les compétences de chacun.
- Créer une nouvelle catégorie d’ERP adaptée aux établissements ruraux avec un dispositif administratif et normatif allégé.
- Obtenir de l’État une prolongation de trois années supplémentaires pour créer des licences de débit de boisson de quatrième catégorie dites de « revitalisation » dans les communes rurales de moins de 3500 habitants qui n’en disposent pas.
- Renforcer l’insertion professionnelle des jeunes (offres de stages, opérations de découverte des métiers ou des parcours de formation) et construire des dispositifs de formation adaptés aux besoins du milieu rural.
- Mettre en place un dispositif « entreprise apprenante » dans les cafés, restaurants, hôtels des zones rurales, pour favoriser le recrutement de jeunes en alternance.
Accompagner les entreprises responsables
- Promouvoir le tourisme durable et les établissements qui ont une démarche reconnue.
- Labelliser les bonnes pratiques environnementales et financer leur transformation.
- Orienter la fiscalité écologique sur le financement des innovations durables, à travers la création d’un crédit d’impôt pour les entreprises qui réalisent des investissements d’efficacité énergétique et qui se conforment à certains critères environnementaux.