La chlorophylle ? C’est bien dépassé… par les chlorophylles. Naguère encore, on parlait de la préparation du « vert d’épinard ». Aujourd’hui, on entend parler de « chlorophylle ». Dégringolade terminologique : on disait quelque chose de juste, et l’on dit maintenant quelque chose qui a une apparence scientifique… mais qui est faux.
Le mot «chlorophylle» fut introduit en 1818 par les pharmaciens français Joseph Bienaimé Caventou (1795–1877) et Pierre Joseph Pelletier (1788-1842), de l’Ecole de pharmacie de Paris, pour désigner le « pigment » extrait des végétaux verts, et que l’on croyait constant. Nos deux pharmaciens et chimistes reconnaissaient toutefois que le changement de mot n’était pas grand-chose : « Nous n’avons aucun droit pour nommer une substance connue depuis longtemps, et à l’histoire de laquelle nous n’avons ajouté que quelques faits ; cependant nous proposerons, sans y mettre aucune importance, le nom de chlorophylle… ».
On connaît aujourd’hui une foule de chlorophylles, et parler de « la chlorophylle » n’a plus aucun sens. Il faut parler « des chlorophylles ».
Par Hervé This