A la veille de la finale de la coupe du monde de foot 2018, Serge Dubs, Meilleur Sommelier du monde 1989, officiant à l’auberge de l’Ill, revient sur ses années sportives au Racing à Strasbourg, sa passion pour le sport en général, mais le foot en particulier et revient sur les valeurs intrinsèques de la compétition, qu’elles soient sportives ou en sommellerie.
«Je me souviens lors de la finale mondiale du Meilleur Sommelier du Monde en 1989, je suis monté sur scène comme je montais sur la pelouse, j’ai fermé les yeux, j’ai visualisé et je me suis projeté sur le stade, le public, les projecteurs, la pression et les adversaires. C’est une technique personnelle de coaching mental, qui me met dans une condition de sportivité, pour évacuer le stress négatif, et engendrer une adrénaline positive. J’élimine le doute et je puise dans ma confiance.
« En compétition, on cherche en soi cette force qui va nous permettre de se surpasser, d’être le meilleur. C’est avant tout un challenge humain et sain. Il n’y a pas d’agression, on s’entraine, avec le goût de l’effort, du travail, de la rigueur et de la discipline et le jour de la compétition (ou du match), c’est le meilleur qui gagne, mais surtout le meilleur le jour J. Celui qui est prêt physiquement, mentalement, psychologiquement. Et quand on échoue, il faut savoir se remettre en question, l’erreur est toujours constructive. Et quand je gagnais, j’avais immédiatement une pensée pour le 2ème et le 3ème qui devaient être insatisfaits et déçus.
Je pourrais parfois considérer la salle du restaurant comme un stade, il s’y produit un spectacle, il y a un public, des projecteurs et l’on peut être jugé sur sa prestation, ses performances, ses aptitudes, à jouer individuellement (le sommelier) mais aussi en équipe (la brigade de salle). On est là avant tout, pour rendre les gens heureux.
Par Sandrine Kauffer
Crédit photos ©Sandrine Kauffer et archive-DR