Les 4 et 5 octobre 2015 dans le cadre des festivités anniversaires de l’univers de Régis Marcon, le chef triplement étoilé et Bocuse d’or 1995 a organisé une table ronde sur la thématique de “Cuisinier mais Responsable”, mettant en exergue la santé et la nutrition, le gaspillage alimentaire, le recyclage, la responsabilité des chefs cuisiniers, la transmission des bons gestes, invitant à la table du débat Gilles Daveau, Cuisinier formateur et auteur spécialiste de la cuisine alternative, Jean Lheritier, Ancien président de Slow Food France, Didier Perréol, Fils d’agriculteur, entrepreneur autodidacte et PDG fondateur du groupe Ekibio, Pierre Sanner, Directeur de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires et Perrine Wardak, créatrice de L’R Durable.
Engagé sur ses questions, régis Marcon a rejoint la fondation Good Planet fondée par Yann Arthus-Bertrand et la veille, il avait offert la projection du film HUMAN à l’église du village. Dans ce monument dédié, qui résonnait d’histoire et de valeurs, le message porté par le photographe-reporter engagé prenait davantage d’ampleur.
Autant de questions qui n’ont pas trouvé pleinement leur réponse lors de cette conférence, mais des pistes de reflexions et d’actions, des forces de propositions et la certitude qu’une nouvelle voie est possible.
De témoignages en coups de gueule des agriculteurs, de l’incompréhension à la colère; la place de la protéine végétale a été évoquée, le produit bon, juste et propre, la nécessité de se rendre sur le marché, de rencontrer les producteurs, de les écouter, de fuir le piège du beau produit, de veiller à ne pas stocker, de privilégier la cuisson douce, l’importance du cru, la valorisation des labels, des produits sentinelles, de prendre en considération la dimension de l’agro-sylvo-pastoral, de mettre plus d’énergie dans les sols, de mettre en exergue l’alicamentation, la diversité, la lutte contre la standardisation, ou les avantages et les inconvénients de toutes les certifications.
“En cuisine, nous privilégions les cuissons douces. Grâce à des saisons bien marquées, nous bénéficions d’un choix très varié de légumes, de champignons, d’herbes de nos producteurs ou ce que la nature nous offre. Avec notre équipe, nous menons une réflexion sur un meilleur emploi des matières grasses et des sucres. Tous ces détails donnent un sens supplémentaire à notre métier, à notre passion. La maison Jacques et Régis Marcon s’inscrit dans une démarche environnementale au regard du développement durable. Pour améliorer sa lisibilité́, nous avons choisi l’Ecolabel Européen et travaillons à sa mise en place dans un souci de cohérence sur l’hôtel et le restaurant. Nous avons fait ce choix par sensibilité́ personnelle avec le soutien de notre équipe. Lorsque je regarde la nature, je me dis que nous lui devons bien cela”.
“On peut se poser la question pourquoi construire un tel centre dans ce petit village de 250 habitants ?”, interroge Régis Marcon. “Pour répondre à une demande, à une mode des spas ? Non cette idée germe dans nos têtes depuis quelques années. Même si la voie gastronomique a créé le renouveau de ce village, il fallait en trouver une nouvelle en rapport avec notre environnement. Nous décidions d’associer le bien-être, la santé avec l’alimentation. Nous n’inventons rien, c’est notre travail de tous les jours de faire plaisir avec la nourriture, de la faire découvrir avec les stages de cuisine associés à l’alimentation, reste que le côté activité physique et animations, ce sera le nouveau challenge de Thomas notre troisième fils, qui dans les traces de son oncle André accompagnera cette nouvelle voie de dynamisme à St Bonnet en proposant des activités de marche, vélo, ski, randonnée, ballade et cueillette et la découverte du pays
Par Sandrine Kauffer
Crédit photos ©Sandrine Kauffer et DR