Réunis sur le parvis de l’Eglise Saint-Martin de Sierentz, face au restaurant l’Auberge St-Laurent, les participants se sont rassemblés autour d’un grand foyer, dont les flammes rougeoyantes dansaient au clair de lune, rythmées par les sonorités des cors de chasse, emportées dans une belle solennité.
Quel spectacle, quelle émotion d’entendre raisonner et claironner cette exaltante musicalité, qui sonnait le glas du gibier jadis, chassé à courre.
La fête de la St-Hubert, rend hommage à la légende de Hubert, devenu Saint Hubert le 3 novembre 743, excellent chasseur, qui lors d’une partie de chasse, aperçut un cerf, qui paraissait plus grand et plus beau que les animaux de son espèce, avec entre ses bois, la croix du Christ.
Organisée pour la 18ème édition par la famille de Marco Arbeit, les chasseurs et non chasseurs se rassemblent toujours selon un même rituel, sur le parvis de l’Eglise pour la bénédiction des branches de sapin, appelée le symbole de la brisée. Lors d’une chasse, lorsqu’un animal est abattu, une branche est brisée, trempée dans le sang de la bête et remise au tireur en signe de récompense mais aussi de respect envers l’animal.
Puis le curé Roger Koenig a célébré la messe au son des cors de chasse des Trompes de Hautes Alsace et sublimée par des chants des chorales du Pays de Sierentz réunies.
“Cette communion conjointe de la saint-hubert des chasseurs et non chasseurs est symbolique et importante” a déclaré Gilles Kaszuk, nouveau président de la Fédération départementale des Chasseurs, rappelant leur rôle et leur fonction, au delà de leur passion.
Le saviez-vous ? Autrefois, simple corne d’animal évidée par son extrémité sans embouchure, un ou deux sons suffisaient à lui donner sa fonction par exemple à la guerre pour sonner la charge ou le repli, au château, pour rythmer la journée au sonner l’alerte, mais aussi pour communiquer à distance pour les bergers, les marins et les chasseurs. La trompe de chasse a été adoptée par la vénerie française sous le règne de Louis XV et ce n’est qu’au début du XVIIIème siècle que le modèle de demi-trompe, ” d’Orléans ” apparait et perdure, enroulée de 3,5 tours et accordée en Ré. De nos jours, le véritable instrument de musique réalisé en cuivre, bronze ou fer et forme semi-circulaire est plus allongé, ce qui lui permet d’augmenter sa tessiture.
À la fin de la cérémonie, chacun trouve du réconfort et de la convivialité autour d’un verre de vin chaud offert par Anne et Marco Arbeit. Puis, une centaine de convives, majoritairement chasseurs, s’attable à l’Auberge Saint-Laurent et se réjouit du menu Chasse élaboré en leur honneur par Laurent Arbeit, chef 1* Michelin.
Sur chacune des tables, en centralité, trônaient des bois de cervidés, symbolisant l’histoire de Saint Hubert avec l’apparition du cerf au crucifix. Entre les plats, les sonneurs de trompes ont fait raisonner majestueusement leur historique instrument de musique.
La soirée de la Saint-Hubert a connu une fois de plus un véritable succès, applaudie par les convives tant pour la qualité du menu élaboré par le jeune chef étoilé, l’accueil chaleureux et amical de la famille Arbeit, que par la musicalité prenante et émouvante des sonneurs de trompes, dont l’un d’entre eux, a joué un “Avé Maria” de toute beauté, qui restera à jamais gravé dans nos mémoires.
Crédit photos ©Sandrine KaufferAUBERGE SAINT LAURENT
1, rue de la fontaine 68 510 SIERENTZ
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