L’émotion était palpable tout au long de ces deux journées consacrées à la sélection du candidat France au Bocuse d’or monde. Brodé en lettres d’or sur les vestes du jury et des Team le nom de Serge Vieira, ancien président de la Team France du Bocuse d’or, décédé en juillet 2023 était dans tous les cœurs et les esprits.
De l’émotion, des larmes et des silences dès la prononciation de son nom. “Nous avons fait du bon travail. Il aurait été heureux. Je sais qu’il était là je l’ai senti », lâche Romuald Fassenet, qui lui a succédé à la présidence de la Team France du Bocuse d’or. ” ll avait encore participé à la sélection des dossiers et il aurait été heureux du résultat et de la victoire de Paul Marcon“, mentionne Yohan Chapuis, attristé de ce premier grand rendez-vous, sans son ami Serge Vieira.
Beaucoup de pudeur, de noblesse et de retenue dans les propos, mais une charge émotive intense.
Lors du palmarès son ami Franck Putelat, Meilleur Ouvrier de France et Bocuse d’argent 2003 lui rend hommage. « Il est parti trop tôt, trop jeune. Il m’avait dit : tu sais Franck, on ne se dit jamais assez qu’on s’aime ».
Ecoutez Franck Putelat
Après avoir travaillé à L’Espérance avec Marc Meneau, Serge Vieira rejoint L’Auberge des Cimes à Saint-Bonnet-le-Froid, chez Régis Marcon, qui l’accompagne dans l’aventure du Bocuse d’or cet le remporte en 2005 : une étape importante qui ouvrira les portes de la grande famille des chefs du monde. Au printemps 2009, il réalise enfin un rêve en ouvrant, avec son épouse Marie-Aude, son restaurant gastronomique au cœur du Cantal, à Chaudes-Aigues, décrochant la 2ème étoile Michelin en 2012.
Sa fidélité au concours du Bocuse d’Or l’avait amené à prendre les rênes de la Team France pour la restructurer, donner du sens à l’engagement de chacun(e) dans l’aventure, et les moyens de soutenir efficacement le candidat français afin qu’il renoue avec le podium : pari tenu avec la victoire de Davy Tissot en 2021. Derrière le chef reconnu par ses pairs et l’entrepreneur avisé se cachait un homme de valeurs qui n’a jamais oublié ses origines modestes de fils d’immigrés portugais. Sincère, honnête, fidèle à ses amis et ses engagements, il a rempli sa vie d’actions pleines de sens, sachant partager avec tous son enthousiasme, ses visions et sa volonté d’aller toujours plus haut, de faire toujours mieux.
Romuad Fassenet mentionne les évolutions du concours et évoque Serge Vieira (à la fin)
