Une nappe ? Nous savons tous qu’il s’agit d’un linge que l’on étend sur la table pour prendre les repas. Il y en a des carrées, ovales, rectangulaires, rondes, brodées, damassées, ornées de dentelles, unies, à carreaux, à fleurs, de couleur, de coton, de lin, de métis, de nylon, de papier, de (grosse, fine) toile, de/en plastique, de six, huit, douze, dix-huit couverts, à thé, que sais-je ?
Mais sait-on que «mettre la nappe » signifie « donner à diner » ? Que pour les chasseurs, c’est la peau du cerf que l’on étend par terre pour donner la curée aux chiens ?
Surtout le mot que nous écrivons aujourd’hui avec deux p s’écrivait « nape », en 1160, et le mot désignait, comme aujourd’hui, un linge étendu sur la table avant de dresser le couvert. En 1558 mettre la nappe signifiait « recevoir compagnie à dîner en n’étant chargé que de mettre le couvert. En 1690, trouver la nappe mise «dîner chez les autres» signifiait «faire un riche mariage», tandis que « servir la nappe à quelqu’un » signifiait préparer la réussite de quelqu’un. »
Et d’où vient le mot ? Etonnamment, du latin mappa, qui désignait une serviette ou une serviette de table». La serviette, mot qui dérive de « servir », a supplanté le mot « touaille », qui désignait les serviettes, et la serviette qui avait grandi, s’est transformée en nappe.
Hervé This