©Jean-Claude Amiel

La bûche de Noël, une coutume gourmande

C’est une coutume culinaire bien bizarre à Noël : servir un gâteau rappelant une bûche de bois au moment du dessert. La raison remonte à la nuit du temps. Lors du solstice d’hiver, pour éclairer la nuit la plus longue, on brûlait une énorme bûche, gage de retour du premier soleil de l’année à venir.

Une coutume, qui fait aussi partie des traditions de Noël en Provence. Lors du « cacho-fio », le plus ancien et le plus jeune de la famille posent une bûche d’olivier ou d’arbre fruitier dans l’âtre. Pendant l’allumage, elle est bénie avec un rameau de buis conservé depuis Pâques. Les cendres sont ensuite répandues dans les champs, afin de garantir une bonne récolte, et des morceaux de charbon sont déposés dans les étables pour protéger le bétail.

Bûche Mont-Blanc par Christophe Felder ©Jean-Claude Amiel

Avec la disparition des grandes cheminées et l’arrivée des poêles, la tradition a failli se perdre. Heureusement que des pâtissiers ont eu la bonne idée de créer un gâteau en forme de bûche. Qui a été le premier à avoir cette idée? On n’en sait rien ! C’était un biscuit roulé fourré de crème au beurre, parfumée au chocolat ou au café, décoré de lutins, de petits sapins. Sa forme devait rappeler une bûche. Depuis, chaque année, les pâtissiers rivalisent de créativité pour proposer des gâteaux de plus en plus élaborés, garnis de mousses et de crèmes aux parfums variés ou aux fruits. Ces bûches délicieuses sont d’autant plus appréciées, qu’elles ne sont proposées que deux ou trois semaines avant Noël !

Bûche moelleuse amande et orange ©G. Martens

Mais pas de panique, vous trouverez votre bonheur gourmand dans toutes les pâtisseries et boulangeries. Depuis plus de 25 ans, la corporation des pâtissiers-confiseurs-glaciers du Haut- Rhin présente chaque année, deux bûches exclusives après un petit concours interne. Si Thierry Riss, président de la corporation des pâtissiers-confiseurs-glaciers du Haut-Rhin, insiste sur la nécessité de présenter chaque année une nouveauté, il constate que les clients restent généralement fidèles à « leur » bûche préférée. « Depuis 35 ans que nous en proposons dans notre pâtisserie à Rixheim, beaucoup de gens rachètent chaque année la même. Bien sûr, mêmes les bûches traditionnelles ont évolué, se faisant de plus en plus légères, afin de ne pas alourdir un copieux repas de fête. Quant aux goûts et saveurs, nous nous référons souvent aux nouveaux produits proposés par nos fournisseurs. Mais le mot d’ordre reste la légèreté sans altérer le goût ». Heureusement d’ailleurs, car Noël sans bûche, ce n’est pas vraiment Noël !

Ursula Laurent