La période est compliquée, mais Élisabeth Biscarrat, la gagnante de l’émission “Masterchef” 2011, voit toujours la vie du bon côté. “Tant qu’on a la santé et que nous avons nos proches près de nous, c’est le plus important. Je me bats aussi pour garder tous mes employés, je ne voudrais pas licencier”.
Pour l’instant, elle prend, comme tout le monde, “son mal en patience”, produisant des gourmandises pour ces deux boutiques; celle à Strasbourg, rue de la vignette et celle dans le centre commercial de Roppenheim.
« Nous avions ouvert à Roppenheim en février 2020, et la boutique a tout de suite cartonné » se réjouit Élisabeth Biscarrat.
Puis les deux confinements ont freiné son succès, les Allemands et les touristes demeurent aux abonnés absents. Mais elle reste très confiante sur la reprise en 2021. « C’est la seule petite boutique d’artisan dans un grand centre de marques », dit-elle, « C’est une autre organisation, j’ai embauché et j’ai aujourd’hui 10 salariés dans l’entreprise ».
Sur une base macaron, elle dépose une ganache à la vanille de Tahiti, de la chantilly mascarpone, des fruits frais de saisons issus des producteurs locaux, fleurs comestibles et mini-macarons.
Prenons quelques-instants pour revenir sur son parcours et sa reconversion exceptionnelle. Quand elle a failli perdre la vie en accouchant de son second enfant, elle réalise qu’elle a une seconde chance.
De l’infirmière à la pâtissière, de la salariée à la cheffe d’entreprise, de l’anonymat à la célébrité, comment a démarré cette belle aventure pour la gagnante du concours télévisé Masterchef ?
Aujourd’hui, Élisabeth Biscarrat macaronne avec entrain, ouvre sa première boutique en 2014, à Strasbourg, et une seconde boutique à Roppenheim en février 2020. Elle savoure pleinement sa nouvelle vie de cheffe d’entreprise.
Comment est née cette passion pour les macarons ?
« Était-ce un déclic ? Je me suis posée la question de faire de ma passion un métier. Mais, il fût difficile de quitter la fonction publique. Une grande réflexion s’imposa. Il me fallait bien peser le pour et le contre, les avantages et les inconvénients. On ne démissionne pas du jour au lendemain, quand on est maman d’une petite fille. J’ai mis cette idée, au chaud, dans un coin de ma tête car un « miracle venait de se produire ». J’étais enceinte alors que je ne pouvais plus avoir d’enfant. Mais, il me fut annoncé une grossesse à risques. L’accouchement de Louise a provoqué un arrêt cardiaque. J’avais été déclarée morte. Les médecins ont réussi à me réanimer. Lorsque je me suis réveillée, je me suis dit : « tu as failli mourir… aujourd’hui, tu es vivante et tu as une deuxième chance ! »
Pendant ma convalescence, la télévision était ma meilleure amie et je vois un appel à candidatures pour participer à l’émission Masterchef. Le destin en quelque sorte. J’ai rempli le dossier de candidature, sans trop y croire… et c’est comme ça, que l’aventure a commencé ! Puis tout s’est précipité, j’ai été sélectionnée et j’ai gagné le concours en 2011.»
Que retenir de votre victoire à Masterchef ?
Mon rêve ? ouvrir une boutique de macarons !
Comment gérez-vous votre emploi du temps?
« En période normale (hors-covid), je n’ai pas de journée-type. À l’exception, et j’y tiens, d’emmener mes enfants à l’école le matin et de les récupérer le soir. Ce n’est pas simple tous les jours ! J’aimerais pouvoir leur donner plus de temps, c’est certain. Mais c’est un apprentissage aussi. Mes filles me voient travailler tôt le matin et tard le soir. Je leur enseigne la valeur du travail, l’organisation et quelques sacrifices à faire pour réussir ses projets. En plus, une semaine sur deux, nous sommes six à la maison. J’essaie, autant que faire se peut, de lever le pied sur cette semaine-là…mais ce n’est jamais facile ! Il y a toujours des imprévus. Je gère donc au jour le jour. C’est ça, être cheffe d’entreprise aussi. Il y a une part d’insécurité, et en cas d’échec, il n’y a pas d’allocation chômage. Il faut avoir confiance en soi, en son projet, et avoir du soutien. L’idéal est d’être bien entourée, et de savoir déléguer. Je suis fière d’avoir créé dix emplois et d’avoir ouvert une seconde boutique à Roppenheim en janvier 2020. Aujourd’hui, à 45 ans, je me sens épanouie. Le bilan est très positif car je suis allée au bout de mon rêve ! Finalement tout est possible. Et de nombreux projets sont en cours, comme le développement de partenariats avec des hôtels, pour avoir des goodies avec mes macarons. Et je rêve d’ouvrir une boutique à Colmar ou à Metz, ma ville natale. »
Par Sandrine Kauffer-Binz et Marie Roussel Entre’Elles webzine
Crédit photos ©M. Roussel, ©Macarons et Inspirations ©DR
Macarons & Inspirations
1, Rue de La Vignette
67000 Strasbourg
www.elisabeth-biscarrat.com/