Le mercredi 2 mars 2022, le Trophée des Femmes & Chefs Bernard Jacob, a été remporté par Audrey Stippich, cheffe du restaurant 6717 Nature hôtel et Spa Le Clos des Délices à Ottrott (67). Justine Suss, cheffe pâtissière du restaurant Le Cerf à Marlenheim (67) et Céline Moog, du restaurant du Casino de Niederbronn (67) complètent le podium en prenant respectivement la deuxième et la troisième place.
C’est par ce trophée, destiné à mettre en avant les femmes œuvrant dans les cuisines des restaurants que le salon EGAST se clôture traditionnellement. Un concours qui valoriserait davantage les femmes si, par galanterie, il ouvrait le salon Egast, quand le public venu nombreux pour l’inauguration, les soutiennent et les applaudissent. Une performance, qui pourrait se magnifier, si au lieu d’un panier mystère et une recette improvisée pour 4 personnes avec une commis commise d’office, elles pourraient, à l’instar du trophée Henri Huck, choisir leur binôme, s’entrainer et se faire coacher sur un sujet, pour le Jour J, faire une démonstration technique et de présentation, à la hauteur de ce qu’elles pourraient produire sur leur carte de leur restaurant. Une recette, qui se prépare, se mûrit, se mitonne intellectuellement, le choix d’un contenu, d’un dressage, d’un esthétisme incarneraient davantage leur signature culinaire. Pourtant, elles ont relevé brillamment ce sujet du panier-surprise terre-mer.
Le jury s’est dit impressionné par les dégustations.
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Audrey STIPPICH succède à Anne-Cécile SCHERRER, gagnante en 2018. Et cette nouvelle lauréate a déjà un solide palmarès derrière elle : 3ème de ce même concours lors de la précédente édition en 2018, elle a participé aux concours du meilleur foie gras, aux Olympiades des métiers et…fini 2e lors du 1er trophée Émile Jung, la veille du trophée Femmes et Chefs. « J’en suis à mon 16ème concours, cela aide énormément dans la gestion du stress. Avoir remporté celui-ci me donner toujours plus l’envie de poursuivre ces compétitions, de me dépasser. »
Cette année, le thème du concours était le panier surprise « entre terre et mer », panier à partir duquel les candidates devaient réaliser en 1h45 un plat cuisiné pour 4 personnes.
Le merlu de ligne, le risotto et le chorizo étaient les ingrédients imposés ; auxquels s’ajoutaient des ingrédients libres : huitres, couteaux et palourdes. Les candidates pouvaient agrémenter leurs plats de légumes à leur convenance.
Audrey STPIPPICH a opté pour une cuisson vapeur à 51° pour ce poisson, réputé fragile. « Pour en rehausser le goût, j’ai confectionné un condiment au couteau. Pour l’accompagner, j’ai choisi des ravioles de champignons, de petits légumes croquants et des feuilles craquantes composées avec de l’huile de chorizo. »
Justine SUSS du Cerf à Marlenheim (67) se hisse sur la 2ème marche du podium avec une assiette composée d’une ballotine de merlu, d’un risotto au butternut et un condiment aux agrumes. Un salon Egast exceptionnel pour le restaurant, car la brigade a fait trois podiums. Jonathan Lux a remporté le trophée Émile Jung, et le chef Joël Philipps celui du trophée Henri Huck ! Depuis l’arrivée de Joel Philipps, le Cerf à Marlenheim devient une “maison à concours”.
3ème du concours, Céline MOOG, Casino de Niederbronn (67) a présenté un pavé de merlu dans sa robe accompagné d’un risotto de chorizo et d’un champignon farci au merlu et risotto.
Jessica BRUNO, Auberge du Vigneron, à Verdigny (18) et Maud DAVID ARACIL, Hôtel Boma à Strasbourg (67) terminent 4ème ex-aequo.
Toujours organisé en partenariat avec l’association Femmes et Chefs d’Alsace et l’UMIH 67, l’édition 2022 du concours n’a pas failli à sa réputation. Excellence des réalisations, raffinement et soin apporté au traitement du sujet imposé, technicité…étaient au rendez-vous de ce nouveau cru, ce que n’ont pas manqué de relever les deux co-présidentes du jury, Christelle LORHO et Isabelle HAEBERLIN.
Si Christelle LORHO a souligné le « merveilleux réalisé à partir d’un panier dont on ne connait pas le contenu » et invite toutes les femmes cheffes à s’inscrire à ce concours, « l’antichambre des Meilleurs Ouvriers de France », Isabelle Haeberlin s’est dite impressionnée par le calme, l’engagement, la gestuelle des candidates.
Roger SENGEL, Président de l’UMIH 67 et organisateur du trophée a souligné sa longévité « depuis les débuts d’EGAST, ce qui était une innovation à l’époque. » Il ajoute : « de prestigieuses cheffes et femmes de gastronomie se sont succédées pour en présider le jury, de Anne-Sophie PIC à Hélène DARROZE, en passant par Dominique LOISEAU ou, plus récemment Julia SEDEFDJIAN. »
Pour conclure et après avoir remercié l’ensemble des partenaires, il revient sur une des traditions de ce concours, la participation d’un homme au jury Dégustation. Bernard JACOB, ancien directeur de l’ES, partenaire historique du concours, a été le premier à remplir ce rôle. Après sa disparition, un chef emblématique le remplace, Émile JUNG, suivi par Jean-Louis STEFFEN et aujourd’hui Roger BOUHASSOUN, président des Chefs d’Alsace.
Le jury
Christelle Lorho, MOF Classe Fromager 2019 et Isabelle Haeberlin, fondatrice de l’association Épices assuraient cette année et en duo la présidence du jury Dégustation.
Elles étaient entourées de :
- Anne ERNWEIN, hôtel restaurant l’Agneau, Pfaffenhoffen
- Roger BOUHASSOUN, hôtel restaurant la Cheneaudière, Colroy la roche
- Danielle STEFFEN, Fraternelle des cuisiniers
- Christelle ZEIGIN, représentante du partenaire ÉS,
Un jury technique assure les vérifications techniques et le bon déroulement des épreuves. Pour cette édition, Axelle STELTER et Aurélie GABEL avaient la charge de d’évaluer les candidates selon 3 critères : la propreté du poste, le comportement avec le commis et l’utilisation et la perte des produits.
Par Isabelle Oche et Sandrine Kauffer-Binz
