La brasserie colmarienne, Côté-Cour & Côté-Four des frères Olivier et Emmanuel Nasti, a hissé le drapeau de mer bleue, celui des saveurs et des festivaliers, avides de produits de la marée, introduisant le voyage iodé par celui de la bouillabaisse, avec une recette de Francis Julien qui a connu un joli succès du 15 au 20 octobre 2012, et navigant vers le second, organisé autour de la venue d’Alain Merle, Maître Ecailler, Champion de France, en provenance des Halles de Lyon. Pour ce dernier, dans la cour intérieure de la brasserie, a été monté un banc d’écailler, étalant dans ses bourriches, des huîtres, coquillages et crustacés, pêchés dans les meilleurs bassins de nos côtes maritimes françaises.
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Ayant baigné –et c’est peu dire – dans les produits de la marée, Alain Merle, fils d’écailler a, toute sa vie, officié dans les Halles de Lyon – les Halles Paul Bocuse– et d’ailleurs le célèbre cuisinier, venait régulièrement déguster quelques huîtres dans son magasin. “Je suis né à Lyon” sourit-il, ” Mon père s’était marié avec la fille d’un marchand d’huîtres, et avait repris l’affaire de son beau-père en 1938, et moi la succession en 1980. C’était un grand magasin de 75m2 avec de la vente à emporter, des dégustations sur place: assises ou debout. Nous avions trois bancs d’écaillers, proposant une vingtaine de sortes d’huîtres et des coquillages, mais rien de plus” explique-t-il, insistant sur la nécessité de se spécialiser lorsque l’on travaille ce type de produits. Alain Merle a vendu son affaire en 2005, poursuivant aujourd’hui dans la formation et l’organisation de concours.
“En France, il n’y a pas plus de 500 écaillers professionnels” souligne-t-il, “C’est le parent pauvre des métiers de la poissonnerie. Je propose des formations à Paris, notamment pour des Meilleurs Ouvriers de France, poissonniers, écaillers et traiteurs.”
Pendant le festival trois régions étaient à l’honneur. Pour La Bretagne, la Prat-Ar-Coum n°2 et La plate Belon n°2, Pour la Normandie, La Sorlut n°2 et L’Isigny-sur-Mer n°3, tandis que la Charente Maritime offrait La fine de Claire Marennes d’Olérons.
Comment choisir celle qui va convenir à notre palais ? Alain Merle explique les différentes saveurs, démontrant que les huîtres peuvent être goûteuses, juteuses, laiteuses, charnues, iodées, salées, douces, avec des notes noisettes ou beurrées. Les “Fines de Claires”, “Marennes d’Olérons”, sont parfaites pour une entrée en matière. ” Le goût des huîtres c’est un peu comme pour le vin, les saveurs permettent de les distinguer et de les apprécier dans leur diversité. “
Attrapés à l’aide d’un pic, ou d’une curette, décortiqués avec les doigts ou “tout ustensile de combat” mis à disposition, dégustés et non gobés, les clients n’ont fait qu’une bouchée, ou plutôt qu’une gorgée, de ces mollusques en provenance de nos ports côtiers”.
Alain Merle souligne l’importance de bien mastiquer, les fruits de mer et crustacés “afin de vérifier leur fraîcheur, dégager toutes les saveurs.”. C’est un sacrilège que de l’avaler d’un seul trait.
Il faudra attendre le mois de janvier pour profiter du prochain festival gastronomique. Mais cette attente sera récompensée par le retour d’Emile Jung, l’ancien chef trois étoiles du Crocodile à Strasbourg et Président du Club Prosper Montagne Alsace.
On s’en réjouit par avance
Par Sandrine Kauffer
Crédit photos ©Sandrine Kauffer
Brasserie Côté Cour/ Côté Four
Place de la Cathédrale
68000 COLMAR
03 89 21 19 18
www.oliviernasti.com