Magali Karl et Régis Gutapfel viennent d'ouvrir Perles de Saveurs ©JulienBinz

Perles de Saveurs à Strasbourg, l’antre des artistes

C’est au détour de la rue la plus étoilée d’Alsace, la rue des dentelles, au cœur du quartier pittoresque de la Petite France à Strasbourg, que l’on découvre au fond de la noble cour Rathsamhausen, cernée de magnifiques immeubles renaissance, une adresse pour ainsi dire confidentielle, “Perles de saveurs” chez Magali Karl et Régis Gutapfel, qui ont ré-ouvert le restaurant il y a trois mois à peine.

Anciennement réputée sous le nom de la “Cour des saveurs”, ce restaurant d’une trentaine de places, se situe au n°9 de la rue des dentelles, se niche non loin de la Cambuse et Umami, tous deux étoilés Michelin. Il semblerait qu’elle devienne la rue des gourmets, valorisée par ses pavés, ses pierres authentiques et ses restaurants réputés, nous conduisant dans cette cour intérieure classée par les monuments historiques, admirée d’autant plus la nuit tombée pour l’éclairage lumineux, arcadant sa devanture.

On s’introduit à petite allure, observant dans un premier temps, l’activité du restaurant de l’extérieur. On plonge dans son intimité sans être vu, imaginant déjà la table qui pourrait nous être attribuée. Les larges baies vitrées deviennent complices de notre curiosité, dévoilant l’intimité artistique des lieux, ses couleurs vives exposées aux murs, ses poutres apparentes et sa gaîté.

Venez à la cour Rathsamhausen découvrir Perles de Saveurs
Mais plus qu’un restaurant c’est une surprenante galerie d’Art, qui s’offre aux gourmets, avec une trentaine de tableaux signés par Elisa et Marie-Hélène.

La transition artistique est toute comprise dès l’arrivée des premiers plats du chef Régis Gutapfel, originaire de Haguenau, formé au Cheval Blanc à Lembach, puis chez Armand Roth au Stern Stuwele à Strasbourg pendant 6 années, passé par le Relais Princesse Maria Leczinska à Marienthal, 4 années au Parlement Européen, mentionnant dans son parcours, une escapade New-Yorkaise au Essex House chez Alain Ducasse.


Gambas marinées à l’ail confit, espuma d’avocat et chips de chorizo
Mais le restaurant, qui sera le point de départ d’une nouvelle aventure culinaire, est le Petit Ours, rue de l’écurie, lorsqu’il rencontre Magali Karl, responsable de salle depuis 7 ans.

Leur avenir ne fait plus qu’un, et l’idée de s’établir à leur compte fait doucement son chemin. “Ce restaurant était une opportunité” raconte Magali Karl. “Nous avions envie de cuisiner de bons produits dans un établissement à taille humaine” (ndlr voire familiale puisqu’ils ne sont que deux). C’est le 15 avril 2012 que l’aventure démarre avec la remise des clés, succédée par l’ouverture le 6 juin dernier, ayant eu le temps dans l’intervalle, d’embellir la salle, rehausser le cachet des lieux configurés sur deux étages, par une exposition de tableaux, en passant par la rénovation de la cuisine du chef.

Vapeur de loup de mer et cassolette de moules au safran, avec ses sommités de brocolis frais
Le voici dans son élément, proposant par exemple en entrée des rouelles de chèvre rôties, ses croûtons à l’ail, agrémentée d’une vinaigrette au miel et aux herbe fraîches ou un fois gras de canard mi-cuit, accompagné de sa tranche de Kougelhopf toastée, raisins marinés au Gewurztraminer.

3 poissons et 3 viandes se disputent la corde des suites. Alors que choisir entre le Filet de sandre rôti sur la peau avec sa purée fine de céleri et noisette ou le vapeur de loup de mer et cassolette de moules au safran, avec ses sommités de brocolis frais ?
N’hésitez pas trop longtemps, la carte du chef change complètement tous les mois, “au rythme de la nature et au fil des récoltes”, sauf un dessert mystérieux et revisité, qui selon Magali Karl, est déjà plébiscité.


Joues de porc confites au romarin, maraîchères de poireaux et champignons de Paris, et ses chips de patates douces
En cette saison, les viandes vont s’exprimer en allumettes d’Entrecôtes rôties à la fleur de sel, ou en fricassée de sot l’y laisse aux morilles. Mais le choix cette fois s’est porté sur les joues de porc confites au romarin, maraîchères de poireaux et champignons de Paris, et ses chips de patates douces, s’ouvrant artistiquement en corolle.

Le mot de la fin (et non de la faim) revient à la tarte au citron déstructurée et son sorbet Yuzu, le fameux dessert qui va rester à la carte des plaisirs sucrés. Mais, selon la date de votre réservation, vous pourrez découvrir un délice au fromage blanc et ses quetsches au caramel, complété d’une glace au lait d’amande, ou une crème brûlée à la pistache, ou pour les plus gourmands, le tiramisu au chocolat fondant, gaufre croustillante au pralin feuilleté qui, rien qu’à son intitulé, fait déjà regretter de ne pas l’avoir sélectionné.

Par Sandrine Kauffer
Crédit photos ©SK

Restaurant Perles de saveurs,
9 rue des Dentelles 67000 Strasbourg.
03 88 22 19 81.
Fermé le dimanche
Formule midi à 13€, le soir 23€ ou 27€
www.perlesdesaveurs.fr


tarte au citron déstructurée et son sorbet Yuzu