À la fois en pleine campagne du Sundgau profond et à quelques mètres de la route principale menant en Suisse et en Allemagne le restaurant “Le Petit Paradis” à Hausgauen (68) se distingue par sa cuisine créative, mais surtout par ses produits frais.
Le Petit Paradis un peu excentré ? Mais pas autant que ça puisqu’il n’est situé qu’à deux minutes précisément de la route reliant Altkirch, la capitale du Sundgau, à la Suisse et l’Allemagne. Un article signé Zoé Kettela.
Depuis le printemps 2014 Delphine Midou originaire du Loiret et amoureuse invétérée de l’Alsace, s’est vue confier la gérance du Petit Paradis un restaurant appartenant à Brigitte Buser ancienne cliente de Delphine.
“C’est en hommage à mon frère que je fais ce métier” déclare Delphine Midou “Quand on me demandait vers quoi je voulais m’orienter, je ne savais pas trop, pourquoi pas professeur de sport ? Puis un jour, mon frère Stéphane, me dit: ” Je te verrais bien dans la restauration” …”Deux heures après mon frère perdait la vie dans un accident de voiture.”
“Durant les dix premières années je travaillais dans des restaurants traditionnels mais bien cotés” Attirée par l’Alsace et sa gastronomie, mais surtout par sa richesse viticole. A 22 ans, Delphine Midou quitte le Loiret pour venir en Alsace.
En 1997, elle fait ses premiers pas chez Paulus à Landser ensuite chez Jenny à Hagenthal-le-Bas où elle rencontre son futur mari qui tenait l’Auberge Jean-Luc Wahl à Issenheim.
Ils décidèrent en 2003 de s’installer dans le Sundgau et de reprendre l’Hostellerie de l’Illberg à Hirtzbach une très belle demeure de 1913, où Delphine devient propriétaire des murs et Jean-Luc, gérant du fonds de commerce.
Pour des raisons strictement personnelles, Delphine retourne en 2010 dans sa région natale, le Loiret avec ses deux enfants. Elle travaille en salle au Lièvre Gourmand 1*Michelin à Orléans environ un an et demi, officiant ensuite au restaurant Le grand Saint Benoit à Saint Benoit sur Loire, jusqu’à fin 2013.
Mais l’Alsace lui manque, tout comme à ses enfants
“Pendant les vacances, je me réserve toujours une partie pour aller à la rencontre des petits vignerons méconnus qui me font vibrer à travers leurs histoires” “Je me rappellerais toujours d’une grand-mère vigneronne dans le bordelais avec son tablier d’antan qui m’a fait passer par une porte dérobée pour me faire déguster un vin de sa réserve…….” Se souvient Delphine avec exaltation.
“Puis au restaurant quand le chef m’annonce le plat, le vin me vient tout de suite à l’esprit” “C’est comme ça, ça ne s’explique pas” explique Delphine.
Antony décrit son parcours avec enthousiasme : “J’ai fait mes débuts à Tours en Indre et Loire, j’ai eu la chance d’avoir un chef qui m’a transmis sa passion.” “On avait des produits frais tous les matins, des produits locaux des poissons frais, on fumait nos saumons nous-même, on faisait de la vraie cuisine faite maison de A à Z.” “Du bien fait. Nos glaces on les préparait nous-même, on passait beaucoup de temps en cuisine….. La restauration c’est du temps.”
“Quand je commande mon foie gras pour jeudi, je sais que le canard a été tué mardi il est livré dans son torchon ….” ” Mes écrevisses à pattes rouges sont encore vivantes dans leur cageot”. Insiste-t-il. “Certes ça se ressent sur le prix mais ou moins on a du qualitatif. Chez nous on privilégie la qualité à la quantité.”
La popularité du Petit Paradis va bon train depuis l’arrivée d’Antony Djemâa il y a 1 an et demi. sa cuisine fraiche, innovante et de saison fait succès. “Je me documente constamment, j’essaye de nouveaux produits, je goute, j’accommode, je teste, je recommence, je ne reste pas sur un échec.”
Pas de menu prédéfini au Petit Paradis, pas de carte exhaustive. Un concept original qui se base sur les envies du chef et la disponibilité des produits frais sur le marché. “Notre clientèle est en quête de la fraicheur des produits, du goût, d’une cuisine créative raffinée avec des produits frais de saison quoi qu’il en soit.” “On reste l’écoute du client, on s’adapte aux envies du client, on fait presque du sur mesure”
Delphine et Antony sont sur la même longueur d’ondes. ” On s’est très rapidement accordés. Notre objectif est commun: régaler le client en assemblant les saveurs et en respectant la matière”
Au Petit Paradis, on se limite à 35 couverts dans les différentes salles pour préserver l’intimité du client et presque autant sur la terrasse ombragée au vert, en été. Pouvant aller jusqu’à 80 couverts, durant les différentes manifestations tels que les banquets et les soirées à thème.
Par Zoé Kettela
Crédit photo Zoé Kettela
Au Petit Paradis :
3 rue de la vallée
68130 Hausgauen
www.aupetitparadis.fr/