Céline, Yves, Corinne et Mathieu Metzger sont les aubergistes de l'année dans le PUDLO Alsace 2013

L’auberge Metzger, auberge de l’année du Pudlo Alsace 2013

Le lundi 8 octobre 2012, le critique gastronomique Gilles Pudlowski a dévoilé son Palmarès 2013 chez Virginie et Sébastien Schmitt au Clos de la Garenne à Saverne, récompensant L’auberge Metzger à Natzwiller dans la vallée de la Bruche, “Auberge de l’année” dans la dernière édition de son guide Pudlo Alsace. Pour compléter ce trophée, la jolie table affiche aussi un Bib Gourmand du Guide Michelin, il ne lui manque rien….

C’est dans la vallée de la Bruche, au carrefour des sentiers pédestres et de la rencontre avec Dame nature, à 500m d’altitude, que la Famille Metzger vous accueille dans son auberge qui, à l’instar de la famille Haeberlin, n’a plus rien de cette dénomination, si ce n’est son histoire, enracinée dans la vallée.

À la table des Metzger, une clientèle fidèle depuis plus de vingt ans, gourmande, des environs et touristique s’installe en toute confiance, dans cet écrin de toute beauté. “C’est une des plus belles tables gastronomique de la région” témoigne une responsable de l’office du tourisme, “Les gens accourent du bout du monde, c’est toujours plein. Ils viennent aussi bien pour la cuisine que pour l’accueil de Corinne. Vous pouvez venir 365 jours par an, elle a toujours le même sourire”.


C’est un restaurant avec un hôtel, où il fait bon vire. C’est le sourire de la famille, qui illumine de soleil la maison, la plongeant dans une belle harmonie pour la faire rayonner à des kilomètres à la ronde. L’auberge Metzger affiche trop souvent complet. Il s’avère que les gourmets sont bien motivés, passant par les petites routes de campagnes, forestières et de montagnes, ils parviennent jusqu’à la table tant convoitée.

Là, votre toute première récompense, l’accueil chaleureux de Corinne Metzger, puis la découverte de la salle de restaurant, contemporaine, pure, apaisante, rassurante, dans ses tonalités de blanc cassé, représentant tout à la fois l’élégance et la douceur des propriétaires des lieux.

La demeure a une histoire racontée avec gentillesse par Yves Metzger, natif du village. Créée en 1885 par l’arrière grand-père du chef, Joseph Fluck, si l’auberge rurale était d’abord le café du village, née dans l’actuelle salle des petits-déjeuners, elle a connu une constante évolution, s’adaptant à la conjoncture et à la demande des clients. C’est en 1955 qu’Yvonne, la maman de Yves Metzger s’installe derrière le fourneaux, alors que son papa Achille prend ses quartiers en salle. “C’est à la demande des randonneurs, que mes parents ont commencé à proposer quelques plats du jours, puisque l’auberge était idéalement située sur la route de la faim ” s’amuse Yves Metzger. Ensuite, les commerciaux ont encouragé les prémisses des soirées étapes. C’est le début de l’auberge des Metzger, véritable restaurant, avec un Hôtel, qui prit rapidement son envol.


De nombreux travaux vont ponctuer l’évolution et conférer une nouvelle personnalité à la demeure, jusqu’à la rénovation des 16 chambres, rustiques et chaleureuses (en attente d’un classement 3* NN) et la nouvelles terrasse extérieure. Elle affiche sur sa devanture, le panonceau Logis de France, ses 3 cheminées et ses 3 cocottes et surtout un BIB Gourmand, décerné par le Guide Michelin, récompensant les meilleurs rapports qualité-prix.

Le premier tournant s’opère en 1980 lorsque le papa d’Yves Metzger décède. Le jeune chef , alors âgé de 25 ans, lui succède aux responsabilités, mais pas en salle ; en cuisine. “Maman, qui était en cuisine n’avait plus le même cœur à l’ouvrage, petit à petit j’ai pris la direction de la cuisine” se souvient Yves Metzger. “Il n’y avait personne qui tenait la salle. J’ai demandé à Corinne, alors employée de bureau à Schirmeck, de venir m’aider. Et depuis elle est toujours là” sourit-il. “Elle pensait que c’était pour quelques services”, lui lance-t-il, complice. “J’ai eu de la chance de la rencontrer”. .

Cassolette de girolles fraiches
Aujourd’hui, c’est une affaire familiale composée d’une brigade de 9 personnes emmenée avec brio par deux duos, le père et le fils Matthieu (25 ans) en cuisine, la mère et la fille Céline (22 ans) en salle, affichant déjà un beau parcours, de l’auberge de l’IIl à Illhaeusern, à l’Arnsbourg, en passant par le Parc à Obernai ou le Faudé à Lapoutroie

En salle, Corinne Metzger, la belle autodidactie règne avec douceur sur la salle, sourire au vent. Avec son équipe, avec classe, discrétion, et élégance, elle peut servir 80 couverts à la carte. Elle vante avec plaisir les suggestions sur ardoise et invite à découvrir une cuisine de tradition, transmise de la mère au fils. Si Yves Metzger a fait son apprentissage au Valentin Sorg à Strasbourg, en 1974, c’est bien au sein de l’auberge familiale, qu’il s’est formé au métier.


Carré de jeune sanglier, ses girolles et haricots
Membre de la Fédération des chefs et restaurateurs d’Alsace, des Disciples Escoffier et du club Prosper Montagné Alsace, Yves Metzger avec son Bib Gourmand et le trophée de l’aubergiste de l’année 2013 dans le guide PUDLO Alsace, révèle une cuisine authentique, juste, de goût faisant la part belle au terroir, parfois revisité, et aux saveurs toujours travaillées.

Les fumaisons sont faites maison, les classiques plébiscités par les fidèles gourmands s’inscrivent dans le registre d’un pigeon sur choucroute, du sandre au Riesling, d’une choucroute garnie, et du gibier en saison, en provenance du Hohwald, chez Marshall, qui fournit du cerf ou du jeune sanglier par exemple. En cuisine, le chef s’affaire derrière les fourneaux, secondé depuis une dizaine d’années par Jean Noël.

Le chaud et froid de mirabelles et sa glace vanille
Les entrées se déclinent en salade folle noblement garnie avec son magret de canard fumé, viande de bœuf séchées, sanglier fumé, saumon fumé, foie gras, mais aussi en goûteuse terrine forestière sur salade verte, ou encore sur l’œuf poché et saumon fumé. On n’omet pas de signaler la soupe de poissons chaudes, pain grillé et rouille, un joli risotto de noix de Saint-Jacques bien exécuté, ou en suggestion le filet de daurade royale et le turbot rôti préparé aux morilles.

Les viandes sont abondantes, le plus souvent accompagnées de trois garnitures. Le veau, en médaillon aux morilles, en émincé de rognons à la sauce moutarde, ou en langue à la vinaigrette, s’invite volontiers dans votre assiette, le faux-filet aux girolles, le bœuf au Pinot Noir, le carré d’agneau rôti aux herbes, le sanglier, la canette forestière, ne seront pas en reste.


On ponctue le repas par un dessert renonçant par obligation aux crêpes gourmandes au Kirch soufflées flambées, au chocolat décliné en entremets, en moelleux ou en profiteroles, aux sorbet, arrosés ou non de nos belles eaux de vie d’Alsace, pour choisir le chaud et froid de mirabelles, accompagné de sa glace vanille.

On quitte la jolie vallée et cette demeure, qui semble être la maison du bonheur, pour s’en retourner à regret vers notre cité, se promettant d’y revenir dès que possible, faire le plein de gourmandise et d’ondes positives.

Par Sandrine Kauffer
Crédit photos ©SK

Auberge Metzger
Hôtel** Restaurant
55, rue Principale, 67130 Natzwiller
Tél. +33 (0)3 88 97 02 42
www.hotel-aubergemetzger.com