Cravant-les-côteaux (37), village de Touraine de 700 habitants, a la chance de disposer d’une auberge accueillante pour les gens du coin et les touristes. En effet, Matthieu Pourol tient le bar-restaurant depuis 2015.
Malgré la disparition grandissante de commerces dans les petites communes, Cravant peut s’enorgueillir d’avoir préservé ce lieu de partage depuis des années. Autrefois épicerie de proximité (depuis la fin du XIXème siècle), l’hôtel-restaurant a connu de nombreux propriétaires au fil des années, fermant les chambres et maintenant le bar-restaurant en activité.
Né en 1974 à Tours, Matthieu Pourol passe un BTS en communication et travaille dans l’est de la France pour des grandes entreprises comme Elf et Scania.
En 2003, il revient en Touraine et devient propriétaire d’un bar-tabac-presse à Tours rue Edouard Vaillant. Puis il enchaîne avec le rachat d’un bar dans le vieux Tours (le B52) en 2007 et la brasserie Le Bouchon à St-Cyr-sur-Loire en 2010.
« Le Bouchon était juste une sandwicherie à la base, et j’ai souhaité en faire une vraie brasserie » raconte Matthieu Pourol. Le challenge fût réussi, la salle passant de 40 à 70 couverts servis par jour.
Depuis 2005 Matthieu Pourol s’est installé à Cravant. « Les trajets quotidiens pour Tours devenaient de plus en plus compliqués à gérer » nous confie-t-il.
Il eût l’opportunité de reprendre l’auberge du village en 2015 et de revendre sa brasserie.« Les choses se sont faites simplement et sereinement, c’était un vrai soulagement pour moi de confier ma brasserie à quelqu’un qui y travaillait déjà et en prendrait soin », explique-t-il.
Enrichi de cette expérience, Matthieu Pourol se prépare donc à un nouveau challenge: redynamiser le restaurant tant apprécié des cravantais.
« L’ancien propriétaire avait favorisé la partie bar avec des projets trop ambitieux, au détriment du restaurant » explique Matthieu Pourol. « Je souhaitais vraiment développer la cuisine en répondant à la demande de la commune ». Le patron emploie donc un chef cuisinier, Matthieu Guillemain, et un commis.
Peu de travaux ont suffi à faire revivre le restaurant. « L’avantage c’est que mon prédécesseur avait très bien réaménagé les lieux et à mon goût », raconte Matthieu Pourol.
En effet la décoration est sobre et soignée, aussi bien dans la partie bar que restaurant. Des caisses à pommes en guise de vinothèque, des gouttières en tôle qui servent de bacs à fleurs, des tables hautes réalisées avec des barriques de vin en bois… L’esprit de récupération est mis en valeur, en respectant la simplicité et l’authenticité du lieu.
Côté carte, un menu à 13,90€ très qualitatif est proposé le midi du lundi au samedi. Il se compose d’un buffet d’une quinzaine d’entrées à volonté, de deux plats du jour ou d’une pièce de viande, et de cinq desserts au choix. Oeufs mayonnaise, carottes râpées, terrines de campagne, mousse au chocolat, îles flottantes, crèmes brûlées… Tout est cuisiné maison, des entrées aux desserts, et servi de façon généreuse et gourmande. C’est une cuisine simple, régressive, qui réconforte les papilles.
« Depuis peu, nous proposons une carte de quatre plats permanents, notamment un filet de sandre au beurre blanc et une andouillette de Jargeau» explique Matthieu Pourol.
« J’ai choisi d’avoir une petite carte et des plats toujours de saison pour mettre en avant la qualité des produits ». Chaque jeudi d’octobre à juin le chef prépare une tête de veau maison, qui attire de nombreux clients fidèles. Il n’y a pas de service le soir, mais il est possible de réserver pour un minimum de vingt personnes.
Le midi les clients sont majoritairement des vignerons du coin et leurs équipes, des retraités qui connaissent l’établissement depuis des années, mais aussi beaucoup de touristes venus acheter du vin dans la région.
« Nous travaillons beaucoup avec les vignerons, nous organisons souvent des repas de vendanges par exemple, et ils nous envoient fréquemment leurs clients pour une pause gourmande », explique Matthieu Pourol.
Cette belle relation avec les vignerons se retrouve d’ailleurs dans une large sélection de vins locaux. « Nous référençons 33 des 38 producteurs de vins de Cravant-les-côteaux », déclare fièrement Matthieu Pourol. Une quinzaine de cuvées voisines de Panzoult est aussi proposée, ainsi que quelques bouteilles d’autres régions.
Soixante couverts peuvent être servis en salle. Matthieu Pourol dirige le bar pendant le service, et assiste Morgan, en salle si besoin. Vingt couverts supplémentaires sont servis sur une ravissante terrasse pendant les beaux jours. Les tables sont dressées au-dessous d’une tonnelle recouverte de vigne. Un vrai petit havre de paix!
Et c’est un vrai plaisir de s’arrêter dans cette auberge de campagne chaleureuse.Par Clémentine Chauveau
Crédit photos Clémentine Chauveau et Matthieu Pourol
L’Auberge des Coteaux
13 Rue Principale,
37500 Cravant-les-Côteaux
02 47 97 07 30