Eric Flores, l'homme sauvcage

La douce évolution de “L’Homme sauvage”

Elevée au rang d’institution strasbourgeoise depuis plus d’un siècle, l’adresse dirigée par Éric Flores propose des suggestions de plus en plus élaborées sans pour autant trahir son esprit populaire. Retranscrite soigneusement sur une ardoise apposée à proximité de l’entrée, une citation de Pierre Dac résume à elle seule la philosophie de l’établissement : “Il est incontestable que de tous les arts, l’art culinaire est celui qui nourrit le mieux son homme.”

Plus qu’une adresse, L’Homme sauvage est une institution à Neudorf, le quartier strasbourgeois, qui l’abrite depuis plus d’un siècle. “Notre première mention dans un journal remonte à 1895”, s’enthousiasme Éric Flores, le maître des lieux depuis 15 ans. A l’origine, le bistrot s’appelait Zum Wildmann, c’est-à-dire “A l’homme de la forêt”, en raison de son implantation à l’orée des bois qui recouvraient encore Neudorf. Ce n’est que progressivement, et sans que l’on sache pourquoi, que son nom a été traduit par Homme sauvage.”
Sur les murs d’une autre salle, des clichés pris en 1945 par Robert Doisneau lors d’un voyage en Alsace symbolisent, eux, l’ancrage du lieu dans la région.

Maître restaurateur depuis 2012

Mobilier en métal et bois, poutres apparentes, objets hétéroclites chinés aux puces, teintes taupe, ficelle et blanche… Éric Flores a eu la bonne idée, il y a un peu plus de deux ans, de “laisser libre cours à l’imagination d’une amie décoratrice pour créer une ambiance plus chaude”.
la tarte flambée forestière gratinée ©SandrineKauffer
“Cette nouvelle décoration va de pair avec mon titre de Maître restaurateur obtenu en décembre 2012 et l’évolution de ma cuisine ces dernières années”, pointe le chef qui peut se targuer d’avoir fait ses classes chez Lasserre à Paris après un apprentissage au Lycée hôtelier de Strasbourg (à l’époque où celui-ci était encore installé au Schluthfeld !).


le jambonneau sur choucroute ©SandrineKauffer
“Je tiens un restaurant populaire, où les gens apprécient de venir manger une tarte flambée, un jambonneau ou un onglet ou une Tartiflette au reblochon. Je ne veux surtout pas que ça change”, martèle-t-il.” En revanche, à côté de cela, j’aime aussi les surprendre, voir les choquer, avec des recettes reposant davantage sur mes connaissances gastronomiques”.


Les Fleischkiechle à la crème ©SandrineKauffer
“Un rêve d’enfant “

Parmi les dernières créations d’Éric Flores qui officie seul en cuisine : le roosbif de cheval mariné au pinot noir, ou un Filet de saumon grillé sur fondue de choux vert et sa polenta aux olives, sauce pistou. ” Je m’éclate aussi beaucoup avec les desserts” commente le restaurateur de 47 ans membre de la fraternelle des cuisiniers d’Alsace.

“Les clients veulent du fait maison et de l’originalité. Je leur ai déjà proposé, par exemple, une panna cotta à la fraise Tagada d’un rose très Barbie… Ça plaisait beaucoup.”

Les profiteroles maison ©SandrineKauffer
“Récemment, pour concocter une tarte tatin aux abricots, j’ai aussi utilisé de la lavande que j’ai plantée à l’avant du restaurant, poursuit cet Alsacien d’origine espagnole. Les clients rigolent beaucoup quand ils me voient sortir, en plein service, pour couper du thym, du basilic ou encore du romarin cultivés devant ma cuisine.” Plus surprenant encore, en complément d’une terrasse pouvant accueillir une centaine de convives, Éric Flores a agencé un espace dédié à des repas en duo ou en quatuor. ” Je vais encore aménager une caravane afin de proposer un dîner au champagne pour deux”, se réjouit-il. “Pas un jour, je n’ai l’impression de travailler. J’adore mon métier. Je vis un rêve d’enfant… ”

Par Philippe Wendling
Crédit photos ©SandrineKauffer

L’Homme sauvage
58 A Rue Saint-Urbain
67100 Strasbourg
03 88 34 25 24
Fermé le lundi, le samedi et dimanche à midi


Les profiteroles maison ©SandrineKauffer