Nichée dans la plus vieille maison de Paris, construite en 1407 par le célèbre alchimiste Nicolas Flamel, l’Auberge Nicolas Flamel allie histoire et haute gastronomie, sous la direction du chef étoilé franco-libanais Alan Geaam. Pour l’accompagner dans ce nouveau chapitre il s’est entouré d’ Émile de France (chef exécutif) , collaborateur de longue date et du chef pâtissier Jordan Papineau. Ensemble, ils élaborent des menus qui racontent une histoire, faisant écho à l’héritage culinaire français tout en intégrant des touches contemporaines.
Pour Alan Geaam, l’Auberge Nicolas Flamel est bien plus qu’un simple restaurant parmi d’autres. Riche de son histoire propre et séculaire, cette adresse constitue pour Alan Geaam le point de départ de son aventure culinaire. Il travaille aujourd’hui avec passion pour en faire un restaurant incarnant son parcours, la diversité de la cuisine française et la transmission.
C’est la maison où tout a commencé. Après un parcours singulier, marqué par des voyages souvent synonymes de déracinements, et un apprentissage autodidacte en cuisine, Alan Geaam a décidé de se poser pour la première fois au 51 rue de Montmorency, dans le troisième arrondissement parisien. C’était en 2007.
En 2017, il ouvre le restaurant éponyme Alan Geaam, où il mêle gastronomie française et influences libanaises. Un an plus tard, en 2018, il obtient sa première étoile au Guide Michelin et devient ainsi le premier et unique chef étoilé d’origine libanaise en France.
S’il a ouvert au fil des années de nouvelles adresses, marquées par ses origines libanaises, et couvrant ainsi tout le spectre de la restauration actuelle – bistronomique, street-food, gastronomie étoilée, etc. -, Alan Geaam considère l’Auberge Nicolas Flamel comme son berceau culinaire et il veille encore et toujours à sa destinée. Depuis toujours, il a rendu hommage à la grande cuisine française, celle-là même qui l’a fait rêver enfant devant la télévision et qui a motivé ce voyage sans retour au pays de Carême, Escoffier, Chapel ou Robuchon. Cette auberge historique au charme exceptionnel, avec ses pierres, ses poutres et son vieil escalier en bois, concrétise ce rêve.
En 2020, la crise engendrée par la pandémie de COVID-19 le pousse à repenser l’identité de cette maison qui a bercé les débuts de sa carrière. L’Auberge Nicolas Flamel connaît alors une grande période de rénovations pour laquelle Alan Geaam s’entoure d’une équipe d’architectes et de décorateurs. Ils suivent une ligne directrice qui s’inscrit entre tradition et modernité : cuisine ouverte, pour favoriser les échanges entre la salle et la cuisine, pierres et poutres apparentes mêlées à du mobilier contemporain… Avec ce nouveau visage de l’Auberge Nicolas Flamel, tout est pensé pour créer un pont à travers les époques.
Plaçant la transmission et la valorisation des talents au premier plan, il donne sa chance à de jeunes chefs, comme Émile de France, auparavant chef exécutif au sein de la brigade de sa table étoilée dans le 16e arrondissement et pour qui il tient un rôle de mentor.
Aujourd’hui, l’Auberge Nicolas Flamel constitue la synthèse d’un parcours riche, multiple et singulier pour le chef Alan Geaam. Chef passionné, homme de cœur et de conviction, il n’oublie pas tout ce qu’il doit à la France, à son esprit d’ouverture, à sa richesse culturelle, à sa diversité. Pierre première de son édifice personnel, l’Auberge Nicolas Flamel s’inscrit dans l’authenticité de son histoire et l’héritage personnel d’un chef qui rend ainsi hommage, avec un talent connu et reconnu, à la gastronomie française.
Une maison de légendes
De nombreuses légendes entourent la figure de Nicolas Flamel, riche bourgeois parisien né au XIVe siècle. On lui prête ainsi des compétences d’alchimiste, qui lui auraient permis de découvrir la pierre philosophale, une substance légendaire aux propriétés surnaturelles : transformer le plomb en or, fabriquer l’élixir de longue vie qui accorde l’immortalité à quiconque le boit… La littérature contemporaine a mis en scène ce personnage devenu mythique à plusieurs reprises, par exemple dans la saga Harry Potter de J. K. Rowling, ou Les Secrets de l’immortel Nicolas Flamel de Michael Scott.
C’est en 1407 qu’il achève la construction de cette maison commencée dix ans plus tôt, après le décès de son épouse Pernelle. Le rez-de-chaussée abrite un commerce, tandis que les trois étages supérieurs sont quant à eux destinés à accueillir des populations démunies qui sont logées gratuitement en échange de prières en l’honneur du couple Flamel.
Considérée comme la plus ancienne maison de Paris, la maison de Nicolas Flamel se situe au 51 rue de Montmorency, dans le 3e arrondissement. Elle a conservé de nombreux éléments d’époque sur la façade, restaurée par la mairie de Paris en 1900 et classée au titre des monuments historiques depuis le 23 septembre 1911. Plusieurs inscriptions témoignent de l’histoire du bâtiment, comme les lettres N et F, initiales de Nicolas Flamel, ainsi qu’une frise en vieux français :
Nous homes et femes laboureurs demourans ou porche de ceste maison qui fut faite en l’an de grâce mil quatre cens et sept somes tenus chascun en droit soy dire tous les jours une paternostre et un ave maria en priant Dieu que sa grâce face pardon aus povres pescheurs trespasses. Amen.
Aujourd’hui, l’intérieur de la maison a conservé des pierres et poutres apparentes, mêlées à des éléments de décorations contemporains, créant une ambiance chaleureuse, accueillante et élégante, entre tradition et modernité.
Photos © The Travel Buds
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