De grandes toiles hautes en couleur ornent les murs du restaurant Au petit tonnelier, rue éponyme à Strasbourg à deux pas de la cathédrale.
Vincent Jungmann, l’un des « derniers mohicans » des restaurants indépendants en hyper centre-ville, se réjouit de fêter ses 28 ans d’ouverture. Il avait ouvert le 5 juin 1995, à l’origine, associé à Christiane Funaro (la Pommeraie à Sélestat). Mosellan, originaire de Walscheid, Il a fait ses armes à L’auberge du Kochersberg à Landersheim, une saison au Byblos à Saint-Trop, puis sa première adresse strasbourgeoise fut le Zum Ysehuet.
Truculent, réjouissant et divertissant, la rencontre humaine et le plaisir d’échanger avec les clients, sont ses moteurs de satisfaction.
Avec sa nouvelle cheffe de cuisine Wendy Thiery, championne de France Technique Savate Boxe Française 2013 et coache-sportive pendant ses coupures, ils forment un duo complémentaire. Le passé et le présent, la tradition et l’innovation, sur la carte des mets sont inscrits deux catégories de plats : les incontournables et les suggestions de Wendy.
Wendy cooking and coaching
Joli visage, tatouages à la Betty Boop, la sportive est une force tranquille, signant sa féminité dans la présentation et les créations sucrées. Elle avait fait de la boxe son métier, mais de la cuisine et pâtisserie, ses centres d’intérêt. Diplômée d’un CAP cuisine et CAP pâtisserie décrochés au lycée hôtelier Alexandre Dumas, elle a ouvert un compte insta « Wendy cooking and coaching », offrant à ses clients des plats diététiques et équilibrés à emporter après les cours de sport. En 2020, après le confinement, elle rejoint l’équipe de Vincent. Une perle trouvée puisque sa brigade avait besoin d’être renouvelée. Vincent, affable et accueillant, met en avant le travail et la valeur ajoutée de Wendy dans son entreprise.
La rencontre humaine au coeur du métier
Formé et passionné de psychologie, il dévoile un joli talent pour établir une relation rapide avec les clients, à 80% des habitués. Simple et authentique, il se présente tel qu’il est, se mettant à nu dans ses tableaux exposés, magnifiant le romantisme noir, (un sous-genre pictural du romantisme), peint lors de journées automnales d’humeur mélancolique. Une forme de beauté triste, l’inspire et l’émeut.
Les suggestions de Wendy
En entrée, il y a les incontournables depuis l’ouverture en 1995, les plats rassurants et réconfortants comme des vieux amis indéfectibles, les escargots au beurre aillé, l’œuf mollet au foie gras de canard et jus de viande, le foie gras de canard maison, renforcés par les suggestions de Wendy, à l’instar du croustillant de chèvre, le velouté de petit pois et croûton à l’ail ou encore la salade de poulet croustillant, copeaux de parmesan et sauce crémeuse.
Les plats inéluctables sont incarnés par le tartare de bœuf coupé au couteau minute « façon Vincent » (sans ketchup ni mayonnaise), les rognons de veau sauce moutarde, le cordon bleu de poulet, sauce crème et spaetlzes, ou le fameux sauté de bœuf au munster, d’enfer.
Wendy équilibre avec le risotto crémeux au basilic, tagliatelles de légumes et œuf mollet, la galette de pomme de terre, tartare de saumon mi-cuit ou le filet mignon de porc au caramel pommes grenailles et petits légumes.
Même schéma pour les desserts, où les sorbets arrosés, Irish ou moelleux au chocolat sont concurrencés par la pana cotta au caramel beurre salé, la tarte au citron praliné noisette, ou encore la mousse au chocolat blanc, cœur fruits rouges et crumble.
Une adresse fraiche et irrésistiblement attractive à l’aube de franchir sa 3ème décennie, n’ayant pas pris une ride.
Par Sandrine Kauffer
Crédit photos ©Sandrine Kauffer