Qui ne connaît pas le volubile Marc Paul Baise ? Un brin provocateur, mi-agiteur ; d’idées, de concepts, de coups de gueule, cet ancien batelier, capitaine, -qui a obtenu la patente du Rhin pour naviguer-, communicant, auteur (80 livres d’ouvrages de bricolage), éditeur, plume de Gilles Pudlowski, organisateur d’événements, animateur TV, ce “touche-à-tout” curieux des gens, de la vie n’avait qu’un seul souhait, celui d’ouvrir son restaurant après avoir tant parlé de ceux des autres, convoitant depuis 1997 un terrain près de son village Heiligenberg, celui des 2 étangs, depuis un bon bout de temps. Voilà le rêve possible et accessible, l’autodidacte se lance en mars 2011.
“Depuis des années, j’arpente les officines des artisans des métiers de bouche; producteurs, vignerons, éleveurs. Je partage avec eux des valeurs et des principes sur la conception de leurs métiers” raconte Marc Paul Baise (MPB), “D’où l’idée de lancer un rendez-vous “de la bêche à la fourchette”, un marché intimiste, où mes copains producteurs viennent présenter leurs produits dans l’esprit “d’un carré des halles, sorte de mini-Rungis, dans l’esprit où l’on échange, on découvre, on partage, on peut manger un petit mâchon, ou boire un café devant une tartine au beurre.”
Il y a comme un air de vacances dans ce cadre de vie bucolique à l’entrée de la vallée de la Bruche, sur la route de Schirmeck. Approchez vous de cette demeure, de cette cabane de madriers en pin sylvestre qu’il affectionne tant, qui jadis avant d’être un restaurant, était une fabrique de pâtes.
Une cinquantaine de couverts s’installent au rez-de chaussée autour de l’immense cheminée, qui l’hiver réchauffe toute la maison. Une cinquantaine de places en terrasse invitent à la détente et à humer l’odeur des tartes flambées cuites au feu de bois.
Plus qu’un lieu de gastronomie, c’est un lieu de vie, de rencontres, d’Hommes, de copains, de fêtes, d’insouciance, et aujourd’hui de mémoire, faisant référence par exemple à Rutz Franz ou Finck Maurice.
“La restauration est un métier très dur, dans lequel il faut tous les jours nettoyer la cuisine et remettre le couvert !”, confiet-il à l’un de nos confères ( F. Rhin, Tentation d’Alsace). ” On n’est pas dans Top Chef en train de peaufiner la petite déco. C’est un métier fatigant, qui s’exerce debout, et quand vous sortez, vous êtes en décalage social complet avec vos amis en raison du rythme et des horaires de travail !” (…) “Il faut être acheteur, gestionnaire, spécialiste du foncier, mais également savoir recevoir du public, faire le gendarme au bar pour éviter que ça ne picole, veiller à l’interdiction de fumer… Cela devient un métier mille-feuille, un boulot de fou furieux !”
La nuit se met à tomber, la convivialité est toujours de mise, d’autres copains arrivent. Derrière le zinc, Marc Paul Baise continue d’écrire son histoire, nostalgique, il refait le monde, rendant toujours hommage aux grandes figurent de la stub, aux “belles gueules” du comptoir, aux “légendes” dont il entretient la mémoire vivante.
Par Sandrine Kauffer
Crédit photos ©Sandrine Kauffer et DR
La Stub des 2 Etangs
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