Yannick et Quentin Bangratz

Les Chauvins Père et Fils : l’Alsace à partager

Depuis janvier 2018, le restaurant Les Chauvins Père et Fils à Strasbourg (67) propose des “tapas à l’alsacienne” dans un décor moderne et chaleureux .

Yannick et Quentin Bangratz, respectivement père et fils, gèrent le restaurant. Pendant que Quentin s’occupe de la salle, son papa revisite la cuisine alsacienne pour confectionner des portions à partager, en intégrant des saveurs d’ailleurs mais toujours avec un produit de sa région en vedette.

Yannick et Quentin Bangratz ont plusieurs choses en commun, en dehors de leur nom : leur amour pour l’Alsace, la volonté de partager les produits et producteurs de leur région, un rire communicatif et un restaurant Les Chauvins, à Strasbourg.

Yannick, Le papa, est dans le métier depuis longtemps puisqu’il a été propriétaire de la Cuiller à Pot et associé minoritaire du Renard Préchant à Strasbourg.
Jusqu’à ce que l’envie de sortir de la cuisine alsacienne classique devienne trop forte. Et que l’idée des tapas fasse son chemin dans sa tête. Il explique : “j’avais envie de moderniser cette cuisine, de lui apporter une touche de végétal en dehors de la choucroute et la pomme de terre”.

Ne souhaitant pas se lancer de nouveau seul dans un restaurant, il sollicite son fils, qui quittera son emploi pour le rejoindre dans cette aventure. Quentin Bangratz a fait des études et occupé un emploi dans le commercial. Celui qui disait “ne pas vouloir faire comme papa”, se retrouve finalement à 24 ans à travailler avec lui.

Les Chauvins Père et Fils : l’Alsace à partager

C’est fin 2016 que père et fils commencent à chercher l’endroit où installer cette nouvelle affaire commune. Ils souhaitent avant tout rester dans l’hyper-centre de Strasbourg, en cohérence avec la cuisine qu’ils vont proposer : “notre approche est plus moderne que celle qu’on trouve dans les winstubs et correspond donc plus à la clientèle du centre-ville.” explique Quentin Bangratz.

Un peu plus d’un an plus tard, le restaurant Les Chauvins Père et Fils ouvre ses portes. Dans un décor modernisé, toujours pour sortir de la winstub et de ses colombages, le restaurant dispose d’une quarantaine de place assises, dont 16 autour d’un grand stammtisch et quelques unes dans un “coin canapé”.

 

Pendant que Quentin gère la salle, Yannick Bangratz est seul aux fourneaux

Pendant que Quentin gère la salle, Yannick Bangratz est seul aux fourneaux, “à la production” comme il dit, hormis une aide au moment des services.

Le chef travaille des produits locaux et de saison et propose une autre approche de la cuisine alsacienne, plus équilibrée et plus moderne. Il explique : “J’y intègre aussi plus de légumes de façon à la végétaliser un peu. Au départ, il y a toujours un produit alsacien et c’est lui que je veux mettre en avant. Puis, je le détourne pour sortir du traditionnel, tout en gardant un bel équilibre gustatif. Mon objectif est d’habiller un produit local pour l’emmener vers autre chose.”

Un bon exemple de cette cuisine est le Cappuccino de tomates de la ferme Maurer, siaskas Christlesgut, schûm au basilic et fond de tarte flambée sèche aux herbes. Les produits, et les noms, alsaciens sont bien là, mais avec une touche méditerranéenne. Idem pour la quiche aux légumes et au fromage de chèvre de la ferme du Bergenbach : le fromage est bien visible, histoire de lui laisser la place qu’il mérite.

 

Cappuccino de tomates de la ferme Maurer, siaskas Christlesgut, schûm au basilic et fond de tarte flambée sèche aux herbes

Yannick Bangratz ajoute : “Tout ce que nous faisons, nous le faisons pour que ce soit partagé. D’ailleurs, on peut dire qu’il y a déjà un peu de tapas dans la cuisine alsacienne : la tarte flambée et les bredele se picorent et se partagent de la même façon que ces petites portions.”

L’objectifs des Chauvins est aussi de faire découvrir aux locaux des produits dont ils ne connaissaient pas l’existence.
“Comme Le Bertschwiller, un fromage fabriqué près de Mulhouse à partir de lait de vache bio, lavé à la fleur de sel et livré dans sa boite en bois. Servi chauffé dans un moule en terre (fabriqué selon la tradition potière alsacienne, bien sûr) avec de petites pommes de terre.” explique Yannick Bangratz.
Même s’il reste quand même quelques classiques de la cuisine alsacienne, comme des filets de harengs, les grumberekiechle ou les fleichkiechle.

 

planchettes de charcuterie

Les petits plats se vendent autour de 7 à 9 euros, les planchettes de charcuterie autour de 11 euros et d’autres plats, plus copieux comme le Bertschwiller, approchent les 20 euros.

Côté boissons, pas question de sortir de l’Alsace non plus. Sur la carte des “sans alcool”, Elsass Cola, jus de fruits Sautter, cafés Sati…Quant aux vins, ils proviennent soit de domaines locaux soit de domaines étrangers mais propriétés d’alsaciens. “Cela limite un peu le choix des vins mais nous permet de rester cohérent en ayant toujours un fil conducteur alsacien” conclut Yannick Bangratz.

Par Isabelle Oche
Photos : D.R.
Les Chauvins Père et Fils
Yannick et Quentin Bangratz
3 rue du Faisan
67000 Strasbourg
03 88 16 13 61
www.restaurant-les-chauvins.fr


Les Chauvins Père et Fils