C’est au Paradis des Sources à Soulzmatt (68) que le Groupe Tennessee s’est produit le 22 février 2020, offrant un spectacle sons et lumières de toute beauté, Harley Davidson et scénographie photographiques du “tôlier” offrant un univers artistique à chaque morceau interprété devant 350 personnes.L’ancien restaurateur, qui a tenu l’Arsenal pendant 17 ans à Strasbourg, recevait à sa table, une foule d’artistes et d’hommes politiques, mais surtout son idole Johnny.
Un portrait publié dans le magazine Good’Alsace n°4
«Avant j’ignorais que je savais chanter et que j’avais un timbre proche de celui de Johnny Hallyday », s’amuse-t-il, racontant son parcours comme s’il avait été spectateur de sa vie, aux premières loges de ses plaisanteries. Regard malicieux, Jean-Claude Bader égaye son récit d’anecdotes « rock’n’roll », et de railleries. « Maman disait : avec lui on ne sait jamais s’il ment ou s’il dit la vérité ! ».
Les tendres années à Ertein
« Nous étions 8 enfants, dont 3 paires de faux-jumeaux », souligne-t-il, certain de faire son effet. « Véridique ! et si tu veux savoir pourquoi, … c’est parce que mon père avait le hoquet », s’amuse-t-il. « Je suis issu d’une famille modeste, mais je n’ai jamais manqué de rien, j’étais un enfant heureux, un peu turbulent aux dires de maman, mais toujours souriant »…
« Dis-toi bien que tu vivais, tes tendres années… »
« À l’époque, c’était une institution, tous les Ersteinois y faisaient la fête . Il y avait une salle de « balluche » (de bal) avec orchestre et les Marx jouaient des instruments. C’était un débit de boisson de 1000 m2 », sourit-il, faisant silence, se remémorant quelques … « Souvenirs, Souvenirs, Je me souviens d’un soir de danse, joue contre joue, des rendez-vous de nos vacances, quand nous faisions les fous… »
Le restaurant Marx était un lieu de vie comme il y en avait autrefois, avec jeux de tiercé et tables de billard. Plus qu’un restaurant, Marx replonge le restaurateur-chanteur dans ses tendres années, comme une madeleine de Proust, une époque d’insouciance, d’une enfance au coeur d’une famille nombreuse et heureuse. « Papa est mort jeune, à 49 ans. Maman fut courageuse, elle a élevé seule 8 enfants. Je disais toujours que maman était une sainte. Elle a toujours été très croyante. Au décès de mon père, elle se recueillait à l’église et se rendait régulièrement à Lourdes ».
Elle nous a quittés en 2008, à l’âge de 92 ans. J’étais très proche d’elle, j’étais son chouchou », précise-t-il, l’œil brillant. « Elle me pardonnait tout. Elle disait : « de tous, ce n’est pas le plus bête, c’est le plus malin, celui qui ira le plus loin ». Je fus juste le plus médiatique et maman était fière quand elle me voyait dans le journal ».
Le Terminus pour point de départ
« À l’époque à Erstein, tous les jeunes allaient faire leur apprentissage au Terminus à la Gare de Strasbourg. Je les voyais partir, admiratif, toujours bien habillés », se souvient-il. « Quand maman m’y a emmené, c’est la première fois que je quittais Erstein et que je prenais le train. Arrivé à la gare de Strasbourg, j’étais impressionné et intimidé »
« Je faisais bien mon métier, mais j’avais un côté rebelle. J’avais les cheveux longs mais pas les idées trop courtes. Le Terminus appartenait à l’époque à Monsieur Riehm, tout comme le Bristol à Colmar et Les Trois-Épis ». En 1968, j’obtiens mon CAP. Je gagnais alors 15 francs par mois et mon premier achat ce fut le 45 tours de Johnny Hallyday « Le pénitencier » en 1965. À l’époque, on écoutait les vinyles sur un tourne-disques TEPPAZ, en buvant du coca. J’avais 11 ans et Johnny musicalement était le meilleur, avec des pochettes de disques magnifiques »
Avec une superbe assurance, il avance dans les responsabilités, rejoint l ’Holliday Inn à Strasbourg (actuel Mercure, place de Bordeaux) évoluant rapidement de Maître-d’Hôtel à directeur de restaurant. « Et oui j’étais quand même sérieux ! J’ai suivi des cours d’anglais et j’ai appris à manager les équipes, à maitriser la gestion du personnel, les ratios, tout simplement à gérer mon futur restaurant ».
Les années Rock : Johnny Hallyday et l’Arsenal
En 1988, Tony Schneider, illustre personnage de la restauration, décède et Jean-Claude Bader décide de reprendre L’Arsenal. À 38 ans, Jean-Claude Bader saisit cette opportunité. « C’était comme racheter Yvonne ! c’était mon coup de cœur, j’étais si fier. L’Arsenal était une institution. Tout ce qui comptait comme personnalités à Strasbourg, venaient y dîner. C’était une winstub gastronomique avec des bancs d’églises et un meuble de prêche à l’arrière, derrière lequel je servais l’apéro », s’amuse-t-il.
De la scène politique à la scène musicale
Par la suite, Jean-Claude a présidé pendant 20 ans le syndicat des hôteliers-restaurateurs de Strasbourg, représentant 800 adhérents, évoquant le para-commercialisme, la TVA et les animations d’été lors de ses discours de rentrée à la Foire Européenne.
De l’ambiance à la théâtralisation d’une salle de restaurant, aux prises de paroles et représentations de la scène politique, c’est avec une certaine expérience qu’il foule le plancher de la scène musicale, en jouant des sérénades hallydayennes.
En 2020, les concerts se poursuivent. Pour connaitre les dates, rendez-vous sur sa Page Facebook
Par Sandrine Kauffer-Binz
crédit photos ©Sandrine Kauffer-Binz et archives
Un article paru dans le magazine Good’Alsace #4
A table avec Jean-Claude Bader
• J’adore les abats, les rognons à la moutarde, la tête de veau sauce ravigote.
• La cervelle avec beurre noir et câpres, « pour me rendre plus intelligent », dit-il en plaisantant, dégustée chez Michel au Restaurant du Ladhof.
• Le foie poêlé à la Fink’stuebel à Strasbourg,
• Je craque pour la langue de bœuf, « sauce Bader, heu… Madère »
• J’adore l’escalope de veau à la crème, bien crémeuse, dégustée au Bœuf à Plobsheim.
• Je pourrais manger de la viande à chaque repas.
• Après les vins d’Alsace, j’apprécie les Bourgognes Blancs, les Rouges de la Vallée du Rhône et la cuvée « Lorada » des celliers de Ramatuelle de Johnny Hallyday
• J’aime la tarte flambée et j’ai été intronisé en 2019 dans la Confrérie de la Véritable Tarte Flambée.
• Ni sucré, ni dessert.
• Pour les grandes occasions : c’est le JY’S à Colmar ou l’Auberge de l’Ill à Illhaeusern