Le 23 juillet 2022, la FAV -Foire aux vins- de Colmar a accueilli la Confrérie Saint-Étienne pour une dégustation de vins anciens dans le noir. Une expérience déstabilisante, puisqu’avec les yeux bandés, le sens de la vue est supprimé. Alors qu’il est possible de distinguer des milliers de couleurs avec nos yeux, nous ne distinguons que 5 saveurs avec notre goût : le sucré, l’acide, le salé, l’amer et « l’umami », un terme japonais signifiant « délicieux, savoureux ».
Animée par Margot Jung, Fanny Paillocher, Éric Fargeas et Jean-Marc Betzinger, la dégustation a décliné des millésimes des années 70 aux années 90, en rappelant les principes de dégustation appliqués aux vins anciens.
Les anciens millésimes remis en “lumière”
Organisée par la Confrérie Saint-Étienne, cette expérience a offert à chacun l’occasion d’éveiller son palais et de laisser parler son odorat et ses goûts.
« Un vin de 50 ans provenant d’une maison peu connue à l’époque, peut être très bon. Il ne faut pas se fier aux apparences car on ne boit pas l’étiquette ou le millésime, mais le vin en lui-même. L’important dans une dégustation à l’aveugle est d’apprécier le vin à sa juste valeur et d’accepter la perception de chacun » précise Jean-Marc Betzinger.
Chacun a pu profiter de 8 vins distincts, servis par paire et en 4 services. D’abord, les participants devaient couvrir leurs yeux par un masque, ensuite gouter les 2 vins servis. Toujours les yeux masqués, ils ont dû faire part de leurs impressions et ressentis, enfin lors de la délibération ils avaient l’autorisation de retirer leur masque et de découvrir ce qu’ils ont dégusté.
La perception de chacun était différente, quand certains pensaient à des cépages similaires, d’autres en distinguaient plutôt des différents. Après avoir dégusté un Riesling Schoenenbourg du domaine Mittnacht-Klack et un Riesling Kirchberg du domaine Jean Sipp, les participants ont confié leurs ses impressions et ressenti sur ces 2 vins.
Michel Marter prend la parole en disant « Tout d’abord je pense qu’on est sur le même cépage, je ressens une acidité différente et plus marquée sur le second vin. Par ailleurs je ne pense pas qu’on est sur le même terroir car je ressens un côté salin et fumé sur le premier vin ».
À l’opposé, Yasmine Amari ajoute « De mon côté j’ai plutôt l’impression que le premier vin est acide et j’ai envie de dire que c’est un Riesling. Pour le second je le trouve rond et doux, ça pourrait être un Gewurztraminer ».
De 1975 jusqu’à 1991
À la carte, pour le millésime 1975, nos participants ont pu apprécier un Tokay d’Alsace du domaine Fernand Gresser à Andlau, ainsi qu’un Gewurztraminer du domaine Gustave Lorentz à Bergheim. Place aux années 80 avec un Riesling Schoenenbourg du domaine Mittnacht-Klack à Riquewhir et un Riesling Kirchberg du domaine Jean Sipp à Ribeauvillé, tous les deux datant de 1981. S’ensuit avec l’année 1988, où nos participants ont découvert un Muscat Pierre-Henri Ginglinger à Éguisheim et un Sylvaner Heimbourg de la Cave de Turckheim. Pour finir, rendez-vous dans les années 90, plus précisément en 1991 avec un Pinot blanc de la Cave de Bennwihr et un Pinot noir du domaine Willm à Barr.
Comment la qualité des vins est préservée ?
Pour assurer la qualité des vins, chaque cuvée est reprise tous les 30 ans. Ainsi, une bouteille est ouverte et goûtée. Si elle présente un défaut, le bouchon est remplacé par un nouveau daté de l’année d’origine. L’enregistrement se fait avec l’année du rebouchage pour que tous les 30 ans la qualité des vins soit la plus certaine possible.
Par Marie Belly